Interview : Franck Schemer

Franck Schemer est sélectionné pour le Prix des Auteurs Inconnus dans la catégorie Littérature noire.

Pour introduire l’interview, pouvez-vous dire deux mots sur la manière dont vous avez connu le prix, décidé de candidater, et réagi lorsque vous avez su que vous étiez sélectionné ?

C’est grâce à ma maison d’édition qui m’y a inscrit que j’ai connu ce concours.

Photo en noir et blanche de Franck Schemer, de dos sur scene face à une salle de spectacle vide.

J’étais fier et ravi d’être parmi les finalistes.

C’est parti pour une interview autour de son parcours, de son œuvre, et de Le palais des innocents, son livre en lice !

Le palais des innocents est votre premier roman, mais vous êtes aussi auteur de nouvelles. Comment êtes-vous venu à l’écriture ?

J’ai toujours aimé écrire, mais je me cantonnais effectivement aux nouvelles. C’est l’envie de laisser le temps au récit de s’installer qui m’a poussé à me lancer dans la rédaction d’un roman.

Votre premier roman est un polar. Est-ce que cela correspond à vos goûts de lecteur ? Est-ce que vous pourriez écrire d’autres genres ?

Oui, c’est tout à fait mes goûts de lecteur. Même si je lis aussi un peu d’épouvante et de science-fiction, le roman policier reste ce que je préfère. Je ne pense pas pouvoir ou vouloir me lancer dans un autre genre de littérature car c’est vraiment dans l’écriture de polar que je me sens à l’aise.

Quelles sont vos sources d’inspiration, de quel·le·s auteur·e·s vous sentez-vous proche ?

Sans avoir la prétention de me sentir proche d’eux, je peux citer quelques auteurs dont je suis un fan absolu. Il y a Jean-Christophe Grangé et ses thrillers haletants, Stephen King pour ses romans d’épouvante, et enfin Fred Vargas pour ses polars qu’on ne peut pas lâcher avant d’avoir lu la fin.

Parlez-nous de votre processus d’écriture. Etes-vous un auteur architecte qui planifie tout, ou un auteur jardinier qui se laisse surprendre par sa propre histoire ?

Sans aucun doute un auteur architecte. Quand on écrit du policier, chaque détail compte. Et rien ne doit être laissé au hasard quant à la cohérence du récit. Je fais un plan détaillé avant de commencer la rédaction.

Le papier et le crayon ont-ils encore une place dans votre travail ?

Justement pour ces plans détaillés, je les écris dans un cahier de brouillon. J’aime raturer le papier et gribouiller mes idées au crayon. C’est une habitude qui m’aide à trouver des solutions quand je suis « bloqué ».

Poussons la curiosité encore plus loin… Avez-vous une playlist dédiée à l’écriture ?

Absolument. Mon immeuble est assez bruyant alors j’ai souvent besoin de m’isoler du bruit. Dans ces cas-là, j’écoute des musiques de films. Je ne sais pas pourquoi, mais ces mélodies m’aident à me concentrer. Il ne doit pas y avoir de paroles pour que je reste focus sur mon récit. Jamais de chansons donc, juste de la musique.

Parlez-nous de Le palais des innocents. Comment vous est venue l’idée de l’écrire ?

J’étais invité au mariage d’un ami en Alsace, pas très loin de Thann. Lorsque j’ai visité la région et que l’on m’a parlé de l’œil de la Sorcière pour la première fois, je me suis mis, sans vraiment y penser, à m’inventer des histoires qui tournaient autour de ce vestige de pierre. Le soir venu, j’étais décidé à en faire un roman.

Pour le Bettelheim de la Psychanalyse des contes de fée, Hansel et Gretel satisfont des pulsions de destruction très archaïques. Comment vous est venue l’idée de faire franchir un cap de perversité supplémentaire au conte ?

Il m’a toujours fasciné. Je trouve que c’est, de loin, la plus effrayante de toutes les histoires pour enfant. J’avais envie d’exploiter davantage encore cette horreur présente dans le conte originel.

Les phénomènes surnaturels trouvent finalement un sens psychologique, mais ils donnent une atmosphère particulière et inquiétante à votre roman. Est-ce une manière d’aider le lecteur à mettre une distance entre son quotidien et sa lecture ?

Je dirais que c’est plutôt une manière d’ajouter une fausse piste. J’aime l’idée de faire croire à la possibilité du surnaturel pour finalement tout expliquer à la fin.

Qu’apporte la forme du roman choral à l’intrigue, pourquoi ce choix ?

Quand on est narrateur et qu’on raconte l’histoire du point de vue d’un seul personnage, il est parfois difficile de savoir lequel suivre. On a envie d’être dans plusieurs « peaux », dans plusieurs têtes à la fois. La forme du roman choral permet de gommer la frustration d’en avoir choisi un au détriment d’un autre.

Comment avez-vous rencontré votre éditrice ? Qu’apportent une éditrice et une maison d’édition par rapport à l’auto-édition ?

J’ai rencontré mon éditrice grâce à l’envoi de mon manuscrit. Elle l’a aimé et proposé de me publier. Je n’ai jamais fait d’auto-édition, mais je mesure ma chance d’être ainsi accompagné par une maison qui m’a fait confiance.

Comment faites-vous pour être un peu moins inconnu ?

Je continue d’écrire. Et j’essaye de parler de mon travail.

Avez-vous un autre livre en tête, un autre projet d’écriture ? Bernard Cornière est-il appelé à devenir un personnage récurrent ?

J’ai effectivement un autre livre en cours de rédaction et un projet sur le long terme qui est de me spécialiser dans le roman « régional », qui permettra d’installer une nouvelle intrigue policière dans une région à chaque fois différente. J’ai commencé en Alsace avec Le Palais des Innocents, le prochain se passera en Gascogne et se nommera Le Murmure des Landes. Et oui, m’étant attaché à mon personnage principal, Bernard Cornière sera un personnage récurrent !

Pour suivre l’actualité de Franck Schemer,  rendez-vous sur :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Retour en haut