Interview : Estelle Tharreau

Estelle Tharreau est en lice pour le Prix des Auteurs Inconnus, dans la catégorie « littérature noire ». Sa réaction quand elle a su qu’elle était sélectionnée pour le Prix :

Portrait de l'auteure : Estelle Tharreau

J’ai été très heureuse d’être une nouvelle fois sélectionnée pour ce prix que j’ai vu apparaître et s’envoler pour être ce qu’il est devenu aujourd’hui. Cette année est encore particulière, car je concours avec d’autres auteurs de ma maison d’édition ; de belles personnes et de belles plumes.

C’est parti pour une interview autour de son parcours, de son œuvre, et de La peine du bourreau, son livre en lice !

Vous ne publiez que depuis 2017, mais vous êtes déjà l’autrice de nombreux romans, ainsi que de nouvelles. Comment êtes-vous venue à l’écriture ?

Très clairement, mon envie d’écrire est née de ma passion pour la littérature. Même si je ne me suis lancée qu’en 2015, cette envie était présente depuis longtemps. Et elle n’a cessé de s’accentuer au fil des romans et des acteurs que je découvrais.

Vous écrivez des romans noirs. Est-ce que cela correspond à vos goûts de lecteur ? Est-ce que vous pourriez écrire d’autres genres ?

Plus ou moins, je suis assez ouverte en matière de littérature. Je lis par attirance pour une histoire, une atmosphère ou une plume et non pour un genre en particulier même si j’ai des préférences. En revanche, il est vrai que j’adore les ambiances pesantes et les récits tortueux. Concernant mon envie d’écrire dans un autre genre, je vous dirais « oui » sans hésitation pour l’anticipation et la SF.

Quelles sont vos sources d’inspiration ?

Je puise mes sources d’inspiration essentiellement dans la vie courante. Même si j’admire de nombreux auteurs, je crée mon propre univers pour mieux m’évader en découvrant les leurs.

Avez-vous des rituels d’écriture ?

Je n’en ai plus depuis mon départ au Sénégal, car j’ai dû m’adapter à un nouveau style de vie. Désormais, j’écris de façon plus morcelée avec du monde autour de moi. La seule constante est que je travaille tous les jours.

Avec La peine du bourreau, vous avez écrit un roman à très fort enjeu moral. Est-il si difficile de tracer une frontière entre le bien et le mal ?

Je pense qu’en théorie, cela n’est peut-être pas si difficile, mais lorsqu’on se confronte aux réalités humaines, la ligne de partage devient plus floue. Ajouter à cette réalité humaine, des enjeux économiques, politiques ou religieux et la ligne s’estompe encore.

Le cadre pénitentiaire américain de votre roman est vraiment très précis, le cadre culturel est également campé de manière précise avec l’héritage de la guerre de Sécession qui a marqué le Texas. Avez-vous amassé une documentation, interrogé des acteurs de ce système, comment avez-vous procédé ?

Comme dans tous mes romans, je me documente beaucoup en amont, car la plupart du temps c’est un thème qui me donne envie d’écrire une histoire. Pour La peine du bourreau, les recherches ont été conséquentes et les informations parfois difficiles à trouver, car, si les témoignages de victimes, de prisonniers et d’avocats sont nombreux, ceux des bourreaux sont très rares.

Vous mettez en scène des débats autour de la peine de mort. Est-ce que le fait de les situer aux Etats-Unis permet de dire des choses qu’on pourrait plus difficilement dire en France ?

Je pense qu’il est plus facile de dire certaines choses lorsqu’on est hors de la mêlée. Mais mon choix a surtout été guidé par le fait que la France a aboli la peine de mort. Je voulais un récit se déroulant à notre époque et dans une culture voisine de la France. Par ailleurs, le Texas est un État très clivant qui permet de souligner bien des traits communs au discours pro ou anti-peine de mort que ce soit dans le temps ou dans différents pays.

Ces débats sont vraiment complets : ils donnent la voix à des opinions contradictoires et à l’ensemble des acteurs impliqués. Parmi elles, il y en a forcément avec lesquelles vous n’êtes pas d’accord : pourquoi est-ce important de faire entendre les opinions qui ne sont pas les vôtres ?

Je n’ai pas à dire au lecteur ce qu’il doit penser ou non. Je lui propose juste une histoire avec des personnages et des réalités humaines diverses et contradictoires. À lui de se forger son opinion en façon de sa réflexion et de son empathie.

Logo de la maison d'édition : Taurnada

Vos romans sont édités par Taurnada, qui diffuse également des nouvelles que vous avez écrites. Comment avez-vous rencontré votre éditeur ? Avez-vous envisagé de passer par l’auto-édition ?

J’ai très simplement envoyé un manuscrit. Quant à l’auto-édition, il faut savoir gérer la partie « physique » du livre, de la couverture à la distribution en passant par l’impression et la diffusion. Je n’ai pas les qualités pour gérer ces domaines.

Que mettez-vous en place avec votre éditeur pour être un peu moins inconnu ?

Il faudrait leur poser la question, mais en ce qui me concerne, je n’ai pas de stratégie particulière. Je ne suis pas très douée pour la com alors je préfère m’abstenir. En revanche, j’aime énormément échanger avec les lecteurs et blogueurs. Je préfère le contact et l’échange plutôt que les plans com.

Avez-vous un autre livre en tête, un autre projet d’écriture ?

Oui, mon prochain livre est écrit et j’ai entamé un nouveau projet… Affaires à suivre.

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