J’étais d’un côté super contente pour moi et pour Alexiane Thill et de l’autre déçue pour mes autres amis auteurs qui n’ont pas été sélectionnés. C’était du coup un peu étrange…
C’est parti pour une interview autour de son parcours, de son œuvre, et de La fille qui danse, son livre en lice !
La fille qui danse est votre troisième roman. Comment êtes-vous venu à l’écriture ?
J’ai toujours plus ou moins écrit. J’avais des carnets quand j’étais enfant, j’écrivais des poèmes. Pendant une longue période, j’ai créé différemment (broderie, scrapbooking) et quand j’ai eu mes enfants, j’ai manqué de place pour mes loisirs créatifs. Le besoin de créer était pourtant toujours là et je me suis remise à l’écriture. Une tablette ou un ordinateur me suffisaient et étaient donc moins envahissants. Je me suis très vite prise au jeu.
Quelles sont vos sources d’inspiration, de quel·le·s auteur·e·s vous sentez-vous proche ?
Mes sources d’inspiration sont le monde qui m’entoure, les relations humaines, les sentiments. L’actualité aussi. J’aime écrire sur des évènements qui me touchent, par exemple, à l’époque de l’écriture de La fille qui danse, les attentats en Afghanistan. Ce qui se passe aujourd’hui dans ce pays m’y fait beaucoup penser…
Je me sens proche de certaines de mes amies autrices dont les univers ou les idées rejoignent plus ou moins les miens : Julia Weber, Caro Mélu, Valérie J. Chesnay… avec chacune notre propre style.
Avez-vous des rituels d’écriture ?
Pas vraiment. J’écris le plus souvent le soir, avec de la musique dans les oreilles parce que mon mari regarde la télévision à côté… Mais rien n’est vraiment figé. J’ai, par exemple, écrit certains passages de La fille qui danse au travail. Je travaille dans le paramédical (je suis orthoptiste) à mon compte. Je me souviens d’une fois très particulière. L’une de mes patientes, une femme incroyable, était en train de faire un exercice de rééducation. Elle était là, avec son exercice entre les mains, avec sa coupe au carré et ses barrettes dans les cheveux. J’ai vu Asa et j’ai dû immortaliser ce moment tout de suite, discrètement pour ne pas qu’elle me remarque. A chaque fois que je la vois, je pense à cet instant un peu particulier. J’étais obligée de la nommer dans les remerciements…
Parlez-nous de La fille qui danse. Comment vous est venue l’idée de l’écrire ?
Mon héroïne, Asa, c’est d’abord une chanson. J’étais sur l’autoroute qui me ramenait chez moi et avec mon mari, nous écoutions le nouvel album de Saez. Et il y a eu cette chanson, Mon Européenne. J’ai eu un coup de foudre. Quand j’ai entendu ces paroles « Elle a pas vraiment de frontières, Son corps c’est la planète entière » et « accorde-moi un tango » j’ai vu une jeune femme rousse qui dansait. Asa était née. Elle était libre, elle était de partout et de nulle part à la fois. Elle était une citoyenne du monde. Le reste a suivi, elle m’a dictée son histoire, ses envies, ses rencontres, ses blessures aussi. Je remercie donc Damien Saez parce que sans lui, La fille qui danse n’existerait pas.
Avez-vous des liens avec le monde de la danse, ou s’agit-il d’un monde que vous vous plaisez à rêver et à réinventer ?
Je n’ai aucun lien avec le monde de la danse même si j’adore cet art. Le seul lien qu’on pourrait trouver est que j’ai fait de la danse classique quand j’étais petite. J’aime danser quand je suis seule et que personne ne me voit. Je trouve que cela permet d’extérioriser beaucoup de choses et d’en transmettre aussi.
La fille qui danse évoque une quête des origines. Est-ce que cela correspond au type d’histoire que vous recherchez dans la lecture ?
Pas forcément non. J’aime lire de tous les genres, tous les styles et ne recherche pas forcément cela dans un roman.
La fille qui danse évoque aussi des thèmes plus lourd (l’excision, le handicap, l’avortement). Avez-vous écrit une romance engagée ?
Oui tout à fait. La fille qui danse, c’est un peu ma manière à moi de participer au « combat » pour les droits des femmes et ceux des enfants, pour que les personnes handicapées soient moins stigmatisées et j’en passe. C’est un livre humaniste et féministe dans lequel je voulais montrer que les hommes aussi peuvent être féministes et respectueux du monde et des personnes qui les entourent.
Vous avez d’abord auto-édité deux romans young adult qui se suivent, puis La fille qui danse est sortie aux éditions Noir d’Absinthe. Comment avez-vous rencontré votre éditeur ? Qu’apportent un éditeur et une maison d’édition par rapport à l’auto-édition ?
J’ai envoyé mon manuscrit à Noir d’Absinthe grâce à l’une de mes amies qui avait appris qu’une collection romance ouvrait dans la maison d’édition. Je cherchais un éditeur depuis un an et demi et en envoyant mon manuscrit, je me suis dit « c’est ma dernière chance, si ça ne marche pas, je tenterai à nouveau l’auto-édition » même si au fond de moi, je ne le voulais pas vraiment, publier en auto-édition, je veux dire.
Quand j’ai auto-édité mes romans, j’ai tout fait toute seule parce que je n’avais pas de moyens. Je savais que le travail sur La fille qui danse serait important et je ne me sentais pas de tout refaire toute seule. C’est ça que j’ai apprécié. Être épaulée, accompagnée, que le travail éditorial ait été un véritable partenariat avec mon éditrice. Et puis comme l’argent est le nerf de la guerre, que la maison soit à compte d’éditeur était un vrai soulagement aussi. Il y avait aussi la publicité, la mise en avant… Et enfin, je me disais aussi que des professionnelles de l’édition avaient reconnu mon travail.
Que mettez-vous en place, seule ou avec votre maison d’édition, pour être un peu moins inconnue ?
J’ai participé avec la maison d’édition à deux salons dont je garde de très bons souvenirs en tête. Je compte participer à bien d’autres encore. J’essaie d’être active sur les réseaux sociaux mais cela n’est pas toujours facile. Je cherche encore ce que je pourrais faire en plus pour être moins inconnue…
Avez-vous un autre livre en tête, un autre projet d’écriture ?
J’ai signé un nouveau contrat avec Noir d’Absinthe pour une romance fantasy cette fois-ci. J’ai deux manuscrits en cours, un young adult où j’aimerais parler de la protection de la planète et une romance parlant d’un père célibataire et d’une femme victime de violences conjugales.