Interview : Elowen Mae

Interview : Elowen Mae

Littérature blanche : Et tu entendras les oiseaux chanter, Elowen Mae, auto-éditée chez Bookelis.

 

Pour introduire l’interview, pouvez-vous dire deux mots sur la manière dont vous avez connu le prix, décidé de candidater, et réagi lorsque vous avez su que vous étiez sélectionnée ?

J’ai découvert le Prix des Auteurs Inconnus sur Facebook et j’ai candidaté pour mon roman Dans nos cœurs et jusque dans les étoiles, qui n’a pas été sélectionné. J’ai retenté avec Et tu entendras les oiseaux chanter, car ce prix est une belle opportunité pour faire découvrir son roman à un grand nombre de lecteurs grâce aux chroniques. Je me suis dit « qui ne tente rien n’a rien ». Quand j’ai reçu le mail me disant que j’étais sélectionnée, j’étais forcément très contente puisque je ne m’y attendais pas.

Et tu entendras les oiseaux chanter n’est pas votre premier roman. Comment s’est fait votre chemin jusqu’à l’écriture ?

J’ai commencé à écrire en septembre 2017, lors d’un arrêt de travail suite à un accident.

Quand mon dernier est entré à l’école, je me suis demandé comment j’allais occuper mes journées dans l’attente de mon opération. J’ai toujours aimé faire des activités manuelles à côté de mon travail mais là ne pouvant plus beaucoup utiliser mon épaule, c’était plutôt compromis. Je me suis alors questionnée et je me suis dit « Et si j’écrivais ?», « Et si j’écrivais, vers quel genre d’histoire j’irais ?». Avant ça, je n’avais jamais pensé à écrire. J’ai alors tenté sans trop y croire mais sans pression car au début, j’étais la seule à le savoir. J’ai écrit d’abord sur des cahiers d’écolier puis le fil de l’histoire posé, je me suis lancée sur l’ordinateur. Plus j’avançais dans l’écriture, dans l’intrigue, plus je prenais du plaisir à être avec mes personnages comme quand on lit un livre qu’on n’arrive pas à lâcher ou que l’on est pressé de retrouver.

 

Quel est votre processus d’écriture ?

Je dirais que je suis une autrice mi-architecte mi-jardinière car j’ai besoin avant d’écrire, de poser sur papier la ligne conductrice de mon histoire. Je sais d’une manière générale ce que je vais écrire, vers où je veux aller mais à cette étape-là, j’ai parfois du mal encore à tout lier. Je fais avant ou en parallèle de l’écriture beaucoup de recherches que ce soit sur un lieu, sur les thèmes que j’aborde ou sur un élément précis que je veux intégrer. Je connais mes principaux protagonistes qui s’affinent parfois tout au long de l’écriture. Par contre, je n’ai pas de plan précis, détaillé chapitre par chapitre. Pour le reste, je me laisse guider au fur et à mesure de l’écriture par l’histoire qui se construit et je fais de toute petite pause pour réfléchir, voir si tout file etc…

J’écris le plus souvent dans le calme ou avec un fond sonore, avec du thé et du chocolat. 😊

 

De quels auteurs ou autrices vous sentez-vous proche ?

Je ne sais pas de quels auteurs ou autrices je me sens proche et je n’ai pas de prétention à cela mais j’aime lire des romans où l’intrigue est prenante et palpitante, j’aime lire les policiers, les thrillers… Mes lectures sont assez diversifiées et dépendent aussi de mon état d’esprit du moment. 

Pour mon quatrième roman, je souhaitais écrire une intrigue avec une enquête qui serait menée par un journaliste, dans lequel je parlerais de familles d’accueil et de dérives sectaires… J’ai créé l’intrigue à partir de ces éléments et ça a donné Et tu entendras les oiseaux chanter.

Votre livre est un polar, qui concourt en littérature blanche. Les frontières entre les genres littéraires existent-elles pour être transcendées ?

Je parle de mon roman comme d’une intrigue policière mais jamais comme d’un polar. Ce sont les chroniqueurs qui l’ont appelé ainsi et qui m’ont fait prendre conscience de cela.

 

Je l’ai fait concourir en littérature blanche tout en me demandant si c’était le bon choix ; mais je ne le voyais pas non plus en littérature noire, estimant que les chroniqueurs et les lecteurs aimant les livres de cette catégorie seraient en attente d’une autre lecture tendant plus vers le thriller, ou le thriller psychologique. D’ailleurs, j’ai découvert ce nom de littérature blanche à travers le Prix des auteurs inconnus et j’ai même cherché la définition avant de m’inscrire.

Je trouve en effet qu’il est parfois difficile de catégoriser certains livres car des thèmes différents peuvent y être abordés. La preuve, selon plusieurs chroniqueurs, mon roman aurait dû concourir en littérature noire. Je ne suis donc pas la meilleure pour répondre à cette question mais clairement oui, catégoriser un roman peut être compliqué, la frontière est pour moi, parfois mince entre deux catégories. Au moins, le fait de se tromper a donné l’occasion à certains chroniqueurs de découvrir mon roman.

 

Votre livre emmène dans l’univers particulier des familles d’accueil et de l’ASE (l’Aide Sociale à l’Enfance). Comment vous êtes-vous documentée sur ce sujet ?

J’ai souhaité intégrer ce sujet dans mon livre car c’était une façon de mettre en avant ce beau métier qui me touche et qui me parle. J’ai connu, plus jeune, des familles d’accueil et des enfants placés dont je me souviens encore. D’ailleurs, j’ai longtemps hésité à m’orienter vers un métier dans le secteur social.

Avant de commencer l’écriture de ce roman et afin d’être plus précise, plus juste, j’ai fait quelques recherches, notamment sur l’Aide Sociale à l’Enfance.

 

Votre livre affronte la question du rôle de la presse dans une enquête délicate, et celle de l’éthique du journalisme. Comment la littérature peut-elle aider à des prises de conscience ?

Je pense effectivement que la lecture d’un roman peut aider à une certaine prise de conscience sur certains sujets et c’est parfois une bonne façon d’apprendre, de réfléchir, de se poser des questions, au-delà de passer un bon moment.

Illustration de l'écriture d'un livre

Comment êtes-vous venue à l’auto-édition, comment avez-vous choisi Bookelis ?

Quand j’ai terminé mon premier roman, j’avais vraiment envie de le finaliser, c’est-à-dire de le faire corriger, de lui donner une couverture et de le faire imprimer pour moi et pour ma famille.

Pour la couverture et les informations sur l’auto-édition, j’ai fait beaucoup de recherches puis j’ai eu la chance d’être conseillée par une autrice qui a vécu ce parcours. Cela m’a beaucoup aidée et mise en confiance car le monde du livre et de l’édition était une totale découverte pour moi.

Travailler avec un site d’auto-édition comme Bookelis permet de commander son livre à la demande, de pouvoir gérer des petits stocks, ce qui me paraissait avantageux et plus facile.

Après des premiers retours positifs sur mon roman, je me suis lancée et j’ai décidé de le diffuser sur le réseau Hachette.

Quels sont les avantages de l’auto-édition par rapport à l’édition traditionnelle, quels sont ses inconvénients ?

L’avantage du monde de l’auto édition est pour moi sans aucun doute d’écrire sans avoir la pression d’une tierce personne au-dessus de moi, sans avoir une date butoir à respecter, sans avoir des avis au fur et à mesure de l’écriture qui peuvent être parfois plus un frein à l’écriture qu’une aide.

Je rajouterais aussi la fierté d’avoir créé du début à la fin mon roman.

Mais il y a aussi des inconvénients à être auteur auto-édité et c’est pour moi tout ce qui se passe après l’écriture comme avoir le souci de la correction, de la communication autour du livre, de sa promotion (le point noir pour moi), la recherche de salons etc… C’est certainement très agréable de se laisser un peu plus porter à partir de cette étape.

Après je ne connais rien au monde de l’édition, ce n’est que mon simple avis.

En parlant de promotion et de communication autour du livre, comment faites-vous pour être un peu moins inconnue ?

Pour être un auteur un peu moins méconnu, je ne compte pour le moment que sur les réseaux sociaux que je gère plutôt mal et sur le bouche-à-oreille qui ne fonctionne évidemment qu’autour de chez moi. Je fais aussi un salon par an qui se trouve dans une proche commune mais pour le reste, je bloque. Ce n’est clairement pas suffisant mais je n’arrive pas encore à franchir le pas, notamment pour aller vers des libraires pour proposer des livres à la vente et des dédicaces.

Elowen Maé est un pseudonyme, un nom d’auteure qui me permet de me préserver, j’aime être anonyme et aller de l’avant ne va pas forcément avec… Je sais que d’attendre assise sur une chaise dans une librairie que quelqu’un s’intéresse à mes romans me stresse et m’angoisse d’avance, ce n’est pas une position forcément très agréable… Il faut être prête.

Avez-vous un autre livre en tête, un autre projet d’écriture ?

J’ai fini l’écriture de mon cinquième roman il y a plusieurs semaines et il vient de sortir en numérique Je ne vais pas tarder à le mettre sur le réseau hachette par l’intermédiaire de Bookelis même si je suis un peu refroidie par la mise en place de frais de port pour la commande de livres, ce qui pour les auteurs auto-édités n’est clairement pas l’idéal. Il est déjà compliqué de se faire connaître alors si le lecteur qui fait déjà un gentil pas pour découvrir des auto-édités doit rajouter 3 euros, ça devient compliqué.

Pour suivre l’actualité d’Elowen Mae,  rendez-vous sur :

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