Interview : Nathalie Brunal
Pour introduire l’interview, pouvez-vous dire deux mots sur la manière dont vous avez connu le prix, décidé de candidater, et réagi lorsque vous avez su que vous étiez sélectionnée ?
J’ai découvert ce prix via les publications Facebook et chaque année, je ratais la date (ma mémoire de poisson rouge ne m’aidant pas à m’en souvenir). Sonia François m’a envoyé sur Instagram les dates à respecter cette année et j’ai enfin pu y participer. Merci Sonia ❤️
J’ai d’abord été très surprise d’être sélectionnée. Puis, en voyant la fierté dans les yeux de mes enfants, j’ai réalisé que mes écrits touchaient les lecteurs plus que je ne l’imaginais.
La Douceur d’un flocon n’est pas votre premier roman. Comment s’est fait votre chemin jusqu’à l’écriture ?
Dévoreuse de livres depuis ma plus tendre enfance, je n’ai jamais rêvé d’écrire un livre. J’étais en admiration lorsque j’achevais une lecture et je me sentais incapable d’en faire autant.
Je suis tombée dans la marmite de l’écriture par hasard et depuis, je n’en suis pas sortie. J’étais en arrêt maladie quand j’ai participé à un « logorallye » (c’est un jeu oulipien d’écriture sous contrainte). Avec les mots imposés, j’ai créé mes premiers personnages et je ne voulais pas les quitter. Je me suis donc lancé le défi un peu fou de développer le texte pour en faire un roman. Je l’ai écrit en cachette et au bout d’un mois, il était terminé. Lorsque mon frère l’a lu, il m’a dit de foncer. À cette époque, je suivais Sonia Dagotor sur Facebook et elle m’a aiguillée pour que je le publie en auto-édition.
Je suis auteure papier et jardinière. Les premiers chapitres donnent les bases aux personnages et ensuite, ils mènent leur vie comme bon leur chante. En général, j’ai une vague idée du dénouement et ils m’y conduisent sans que je doive les brider ou les sermonner.
Pour La Douceur d’un flocon, j’ai repris le premier chapitre que j’avais écrit pour une autre histoire. En le relisant, la trame s’est construite comme par enchantement. Je l’ai transformé pour qu’il se déroule en hiver et que la magie opère. C’est ainsi que Mya s’est retrouvée dans un paysage ressemblant à une boule à neige en compagnie d’une tante revêche.
Vous avez mêlé une pointe de surnaturel à votre histoire. Quelle est sa fonction ?
Depuis que j’ai écrit Un Noël saupoudré d’espoir, le surnaturel trouve sa place dans mes romans de Noël. L’idée de ce conte m’est venue après avoir rêvé de ma nièce décédée bien trop tôt. Le lendemain en me réveillant, j’ai écrit trois chapitres en n’ayant pas réellement conscience de ce que j’écrivais. Quand je l’ai relu, j’ai su que je devais l’écrire pour elle et pour tous les enfants malades qui deviennent bien trop vite des anges. C’est en quelque sorte son livre et il lui est dédié.
Vous avez écrit une « romance de Noël » typique. La littérature, dernier moyen de se dire qu’il existe encore des lieux où se rassurer sur terre ?
En ces temps difficiles, on a besoin d’espoir et j’en ajoute un zeste dans mes romances de Noël. Je procède de la même façon avec l’humour. Optimiste depuis toujours, je tiens à ce qu’il y ait des moments au fil des pages où l’on sourit. Dans la vie, il y a des hauts et des bas ; dans mes romans, il y a les deux également. L’humour me vient naturellement quand je suis « habitée » par les personnages. J’imagine les scènes, je me mets à leur place, ils prennent vie tout simplement.
Ces moments d’humour plus légers côtoient d’autres passages plus sombres. Comment avez-vous choisi le dosage ?
Après la publication, j’ai reçu de nombreux retours me remerciant. Ma vision de l’au-delà faisait du bien aux lecteurs et permettait à certains de moins souffrir de la perte d’un être cher. Même si tout cela découle de mon imagination, je sais que ma maman, partie alors que je n’avais que 17 ans, veille sur moi à sa façon. Qu’ils reviennent sous la forme d’un fantôme ou d’un ange, nos chers disparus sont là. Il suffit d’y croire pour sentir leur présence. De le penser m’a permis d’être forte. En ajoutant une pointe surnaturelle, surtout en cette période de l’année où ils nous manquent davantage, j’apporte un peu d’espoir à ceux qui n’y croient pas ou qui ont peur d’y croire.
Vous êtes une autrice hybride (éditée et auto-éditée). Comment êtes-vous venue à l’auto-édition ?
J’ai commencé par l’auto-édition grâce à Sonia Dagotor. Je ne me voyais pas soumettre un manuscrit à une maison d’édition. J’avais écrit un livre, mais cela restait pour moi un défi. Ce n’était pas réel. C’est grâce à Joelle, ma super bêta-lectrice que j’ai sauté le pas et participé à l’un des concours de Nouvelles Plumes. Quatre de mes romans ont été édités via Nouvelles Plumes et j’ai signé cet été un contrat avec France Loisirs pour l’une de mes romances de Noël.
Quels sont les avantages de l’auto-édition par rapport à l’édition traditionnelle, quels sont ses inconvénients ?
En auto édition, on gère tout de A à Z et même si c’est très difficile quand on débute, on s’y fait rapidement. On reste le maître à bord. Bien sûr, la publicité via les réseaux sociaux est chronophage, mais ça fait partie du packaging de l’auteur. Si on ne se montre pas un minimum, il est difficile de se faire connaître.
En maison d’édition, c’est agréable de se reposer sur quelqu’un qui a un regard professionnel sur l’écrit. Chez Nouvelles Plumes, c’était une réelle collaboration entre l’éditrice, les correctrices et l’auteur. J’ai beaucoup appris à leurs côtés. Je suivais une formation de correctrice-relectrice, spécialisée en réécriture en parallèle, et ça m’a permis de mettre en pratique de nombreux points. Pour la publicité, il y avait les boutiques et les catalogues. Les livres se vendaient sans que je passe trop de temps sur les réseaux ; c’était plutôt chouette et reposant.
Cependant, en ayant une vision des deux, ma préférence demeure à l’auto-édition. Rester libre n’a pas de prix. On publie quand on le souhaite, on choisit la couverture qui nous plait…
Avez-vous un autre livre en tête, un autre projet d’écriture ?
Au niveau de l’écriture, plusieurs romans attendent leur tour dans mon ordinateur, notamment un thriller qui espère depuis trois ans que je le mette enfin en avant.
Je termine l’écriture du deuxième tome d’une saga historique en parallèle d’un feel-good. J’aime écrire des romances historiques, mais je retourne toujours au feel-good, par besoin. C’est plus léger, j’y mets de l’humour et c’est ce qui me ressemble le plus. Une nouvelle idée se profile doucement, ma prochaine héroïne sortira des sentiers battus.