Paule Destin est sélectionnée pour le Prix des Auteurs inconnus dans la catégorie Romance.
Pour introduire l’interview, pouvez-vous dire deux mots sur la manière dont vous avez connu le prix, décidé de candidater, et réagi lorsque vous avez su que vous étiez sélectionnée ?
Je ne connaissais pas le prix avant que ma maison d’édition ne m’en parle pour proposer ma candidature. Je me suis renseignée, et je m’en suis voulu de ne pas le connaître avant ! Mettre ainsi en avant l’auto-édition et les petites maisons d’édition, c’est une manière de montrer qu’il y a de la place pour tous ceux qui souhaitent partager leur univers.
J’étais à la fois surprise et émue d’être sélectionnée, d’autant plus que je le suis aux côtés de romans qui semblent incroyables.
C’est parti pour une interview autour de son parcours, de son œuvre, et de Premières fois, son livre en lice !
Premières fois est votre premier roman. Comment êtes-vous venue à l’écriture ?
Un jour, je discutais de ma passion pour les livres avec une de mes connaissances, et elle m’a demandé : « et toi ? Tu écris ? » J’ai répondu « non », mais cette remarque m’a fait réfléchir. J’avais des idées plein la tête, mais je n’avais jusqu’alors jamais envisagé de les écrire. Plus tard, je me suis installée derrière mon ordinateur, j’ai ouvert un fichier et je me suis lancée « pour essayer » . Et puis, je ne me suis jamais arrêtée.
Vous écrivez de la romance et revendiquez une préférence de lectrice pour ce genre. Mais il est très vaste ! Quelles sont vos sources d’inspiration, de quel·le·s auteur·e·s vous sentez-vous proche ?
En effet, c’est un genre très vaste. Mes goûts sont d’ailleurs assez diversifiés. J’aime autant les romances historiques que les romances contemporaines ou new adult. Sans être exhaustive, je dirais que mes premières sources d’inspiration ont été Samantha Young, LJ Shen, et Alexiane Thill. Je suis chaque fois happée par leurs histoires. Je rêve d’être capable d’embarquer des lecteurs de la même façon.
Parlez-nous de votre processus d’écriture. Etes-vous une autrice architecte qui planifie tout, ou une autrice jardinière qui se laisse surprendre par sa propre histoire ?
En général, j’ai l’idée de l’intrigue principale, donc je sais où je veux aller, mais le chemin pour y parvenir m’est inconnu. Je m’installe devant mon ordinateur et je me laisse emporter par les idées qui me viennent. Évidemment, les relectures sont indispensables pour faire le tri.
Le papier et le crayon ont-ils encore une place dans votre travail ?
Pas du tout ! Mon écriture manuscrite est horrible – j’ai moi-même du mal à me relire parfois ! – donc je travaille sur ordinateur. Et, lorsque celui-ci n’est pas à portée de main, j’utilise mon téléphone pour noter des idées.
Poussons la curiosité encore plus loin… Avez-vous une playlist dédiée à l’écriture ?
J’ai plutôt tendance à écrire dans le silence total. Je suis facilement déconcentrée s’il y a de la musique parce que j’adore ça. Je me mets vite à chantonner, voire à danser, donc je ne suis absolument pas productive.
Parlez-nous de Premières fois. Comment vous est venue l’idée de l’écrire ?
J’avais envie de parler de confiance. Je souhaitais que ce soit léger, drôle, tout en mettant en évidence l’importance du consentement, les appréhensions qu’on peut avoir face à l’autre, et donc la part prégnante de la confiance dans les relations humaines. Je me suis dit que partir de la « première fois » d’une personne pouvait constituer une bonne base pour évoquer ces questions-là.
Votre romance est une romance érotique. Selon vous, qu’est-ce que des scènes de sexe décrites explicitement apportent par rapport aux scènes suggérées qui sollicitent davantage l’imagination des lecteurs ?
Personnellement, j’aime connaître les pensées des personnages durant ce type de scène. Ce sont souvent des moments intenses pour les personnages, donc il est primordial pour moi de décrire leurs émotions afin de les transmettre au lecteur.
Vous vous glissez aussi aisément dans les pensées de votre personnage masculin que dans celles de votre personnage féminin, puisque vous alternez les chapitres et les points de vue. Privilège ou fardeau pour une romancière ?
Il s’agit d’une romance entre deux personnes : un homme et une femme. Deux personnes, cela veut dire deux points de vue, donc, quelque part, deux histoires distinctes. Ce que j’aime pointer du doigt surtout, c’est qu’une même situation est vécue différemment par chacun. Ce procédé d’écriture me permet de le faire. Je pense donc que c’est un privilège.
Vous maniez l’humour dans les situations aussi bien que dans les dialogues. Est-ce votre touche personnelle dans l’écriture comme dans la vie ?
Je ne m’étais jamais posé la question, mais peut-être bien ! Je suis timide, donc je me cache beaucoup derrière l’humour au quotidien. Toutes mes histoires ne sont pas autant empreintes d’humour que celles-ci, cela dit. C’était mon souhait de faire de ce récit quelque chose de léger, et de drôle.
Comment avez-vous rencontré votre éditeur ? Qu’apportent un éditeur et une maison d’édition par rapport à l’auto-édition ?
J’ai découvert les éditions l’Abeille Bleue sur internet et j’ai été séduite par leur ligne éditoriale. Après l’envoi de mon manuscrit, j’étais très heureuse d’avoir un retour positif de leur part. J’ai découvert une maison d’édition créée par une femme à la fois passionnée et adorable, qui a su me rassurer – un premier roman est synonyme de beaucoup d’inconnu – par sa douceur et son professionnalisme.
J’admire beaucoup ceux qui sont capables de s’auto-éditer, mais ce n’est pas mon cas. Éditer un livre, c’est un métier à part entière que je ne maîtrise pas. Au-delà de l’accompagnement qu’apporte la maison d’édition dans la finalisation de l’écriture, ce qui représente un plus indéniable à mes yeux, il y a aussi tout le reste : la mise en page, la couverture, la distribution, la gestion des ventes… et j’en oublie certainement.
Comment faites-vous pour être un peu moins inconnue ?
J’ai un compte Instagram que j’essaie d’alimenter régulièrement et je participe à des salons. Je n’en ai fait qu’un seul pour l’instant : le salon romance addict, et c’était incroyablement génial donc j’espère participer à d’autres. Ce sont des espaces au travers desquels je peux échanger avec les lecteurs, ce qui me procure beaucoup de joie, participe à ma motivation et m’enrichit énormément.
Avez-vous un autre livre en tête, un autre projet d’écriture ?
Les éditions L’Abeille Bleue ont publié un autre roman depuis Première Fois : Liberté Sous Contrat. J’ai d’autres idées en tête, mais celles-ci sont encore en phase d’écriture donc il m’est difficile d’en parler davantage. Peut-être qu’elles ne verront jamais le jour, ou peut-être qu’elles seront à leur tour publiées, je ne le sais pas encore. En tout cas, j’espère vivement que tout ceci n’est que le début de mon aventure d’autrice, car partager mes histoires est un vrai bonheur.