Emilie De Mot est sélectionnée pour le Prix des Auteurs inconnus dans la catégorie Romance
Pour introduire l’interview, pouvez-vous dire deux mots sur la manière dont vous avez connu le prix, décidé de candidater, et réagi lorsque vous avez su que vous étiez sélectionnée ?
J’ai connu le prix grâce à un post Instagram qui en faisait la publicité. J’ai tout de suite eu envie de candidater sans grand espoir.

C’est donc avec une grande surprise que j’ai découvert que mon roman avait été sélectionné. Surprise, très émue et bien sûr très heureuse.
C’est parti pour une interview autour de son parcours, de son œuvre, et de L’encre de nos vies, premier tome de la série Léonor et Tyler, son livre en lice !
L’encre de nos vies est votre cinquième roman, mais le premier est paru il y a moins de trois ans. Comment êtes-vous venue à l’écriture ?
J’ai toujours aimé inventer des histoires, des poèmes, des chansons, sans oser aller plus loin, jusqu’à un jour particulier de 2019 où une amie à moi me parle de l’auto-édition. Elle m’en vante les mérites et me dit qu’elle va bientôt sortir son premier roman. Je ne connaissais pas du tout l’auto-édition. Pour moi, c’était impossible que je puisse intéresser une maison d’édition, alors à quoi bon ? J’avais lâché l’idée avant même de commencer, mais lorsque je me suis renseignée davantage et que j’ai réalisé que je pouvais sortir un roman par mes propres moyens, je me suis dit « pourquoi pas moi ? » Je me suis donc lancée, même si le manque de confiance en moi était omniprésent.
Quelles sont vos sources d’inspiration, de quel·le·s auteur·ice·s vous sentez-vous proche ?
Je dirais que tout ce qui m’entoure est une potentielle source d’inspiration. Une émotion, une phrase, un évènement. Il suffit d’un petit quelque chose pour que ça résonne en moi et c’est parti. Je ne me sens pas spécialement proche d’un auteur… mais je suis ouverte aux propositions ! lol. Qu’on me dise que mon écriture ressemble à celle de Carène Ponte par exemple me flatterait énormément, même si je ne copie personne, je dois même avouer qu’en période d’écriture, j’ai du mal à lire d’autres auteurs.
Parlez-nous de votre processus d’écriture. Etes-vous une autrice architecte qui planifie tout, ou une autrice jardinière qui se laisse surprendre par sa propre histoire ?
Totalement jardinière ! Ce n’est pas faute d’avoir tenté les plans, mais à chaque fois ils tombent à l’eau. Dernièrement, j’avais tout un plan de fait pour un manuscrit. Tout était écrit, il n’y avait pas de bifurcation possible, mais c’était mal connaître mes personnages… En plein milieu du manuscrit, ils m’ont fait faire un twist imprévu qui a totalement changé le cours de l’histoire.
Le papier et le crayon ont-ils encore une place dans votre travail ?
Oui ! J’ai un cahier pour chaque manuscrit, j’y note mes personnages et leurs caractéristiques. Où je veux aller. L’univers. Les points importants.
Poussons la curiosité encore plus loin… Avez-vous une playlist dédiée à l’écriture ?
Pas spécialement de playlist dédiée à cela, mais j’écoute des musiques en lien avec mon manuscrit. Par exemple, pour une romance de Noël je vais écouter des musiques de Noël (même en plein mois de juillet comme ce fut le cas pour Un noël hors du commun) Ou encore, pour un drame, je vais écouter des musiques plutôt mélancoliques.
Parlez-nous de L’encre de nos vies. Comment vous est venue l’idée de l’écrire ?
J’ai eu envie d’écrire une histoire qui mette en avant un père qui se bat pour la garde de ses enfants. L’histoire est partie de là. Je voulais montrer que les papas aussi ont le droit de se battre pour ceux qu’ils aiment. Puis Léonor est arrivée, elle avait aussi des choses à raconter (qu’on découvre en majorité dans le second tome). J’ai eu envie d’écrire une histoire d’amour aussi difficile que belle.

Votre personnage principal est écrivaine et elle écrit sur ce qui lui arrive dans le roman. Ce jeu de mises en abyme est-il inspiré de la vraie vie d’une écrivaine – vous ?
Oui et non, je dirais que j’ai quelques points communs avec Léonor en effet (comme son caractère légèrement solitaire par moment, ou encore son rapport avec les salons du livre auxquels elle participe). Je ne saurais dire pourquoi j’ai voulu lui donner ce métier, il m’est apparu comme une évidence.
Vous ne reculez pas devant les thèmes difficiles et n’hésitez pas à malmener vos héros. Préférez-vous les romances qui donnent des mots pour exprimer la complexité de la vie, aux romances qui évadent en éloignant des difficultés ?
Totalement. La vie n’est pas toute rose, alors pourquoi le cacher ? J’aime travailler avec les émotions, tenter de faire passer des messages (comme pour Une histoire de baleine qui parle de harcèlement scolaire). J’aime l’idée d’être en quelque sorte « utile ». Par contre, j’écris aussi des romances plus douces comme Un Noël hors du commun, romance fantastique qui se passe notamment au pôle nord. Ça me permet aussi de souffler après un manuscrit plus délicat.
La suite des aventures de Léonor et Tyler est parue début 2022. Saviez-vous en écrivant L’encre de nos vies que vous vous attacheriez suffisamment aux personnages pour en faire des héros récurrents ?
Oui. En fait le premier tome parle davantage de Tyler ; je savais que dans le second tome, je donnerais quelques réponses à ce personnage, mais aussi que je mettrais en lumière Léonor, qui a ses failles elle aussi.

Comment êtes-vous venue à l’auto-édition ? Quels sont les avantages de l’auto-édition par rapport à l’édition traditionnelle, quels sont ses inconvénients ?
Je me suis tout de suite tournée vers l’auto-édition par manque de confiance en moi. Je m’étais persuadée qu’aucune maison d’édition ne voudrait de moi donc je n’ai pas tenté le diable. Mais deux ans après, ayant vu que mes livres plaisaient, j’ai contacté des maisons d’édition et je suis désormais une auteure hybride. C’est-à-dire que j’ai des livres en maison d’édition et d’autres en auto-édition. Je peux donc voir les deux facettes de l’édition et je dois dire qu’il y a des deux côtés des avantages et des inconvénients.
Les inconvénients de l’auto-édition sont le manque de visibilité et le manque de confiance qu’ont certains lecteurs. J’entends encore parler de préjugés concernant le nombre de fautes (personnellement, j’ai une correctrice), ou le manque de cohérence, de professionnalisme, mais il faut simplement savoir s’entourer. Et donc l’un des gros inconvénients aussi est le prix que cela nous coûte, car recourir à des pro n’est pas donné.
Comment faites-vous pour être un peu moins inconnue ?
Je suis présente sur les réseaux, j’échange beaucoup avec les lecteurs. Je participe à des salons du livre.
Avez-vous un autre livre en tête, un autre projet d’écriture ?
J’ai deux manuscrits qui attendent de quoi leur avenir sera fait et sinon je suis en plein dans l’écriture d’un livre fantastique jeunesse. Oui, il faut savoir que j’aime tenter différents genres : romance contemporaine, romance fantastique, drame, young adult, thriller, jeunesse.