Je me suis sentie surprise, heureuse et fière. Surprise car je ne m’attendais pas du tout, heureuse car c’est une forme de reconnaissance concernant la qualité des premiers pages que j’ai envoyées, et fière car c’est un livre auto-édité (il me semble que nous ne sommes que 2 auto-éditées sur 5 en catégorie romance).
C’est parti pour une interview autour de son parcours, de son œuvre, et de Le jour de ton arrivée, son livre en lice.
Depuis fin 2018, vous avez écrit quatre livres et plusieurs nouvelles. Vous êtes une auteure prolifique ; dites-nous en plus sur ce qui vous a menée à l’écriture.
J’ai toujours eu envie d’écrire, je griffonnais des idées depuis des années sans jamais en être satisfaite. Et en 2018, les mots se sont enfin décidés à venir. Le déclic est venu du fait que j’ai pris conscience que je ne voulais pas écrire des romances « traditionnelles ». Je voulais de la douceur, un peu de féerie, du rêve, un petit cocon où il fait bon se réfugier. Des lectrices parlent parfois de mes livres comme des « livres doudou qui font du bien », j’aime beaucoup cette appellation. J’avais également envie de partager ma vision romantique et poétique de l’amour, que je ne retrouve pas dans mes lectures. Je la retrouve en poésie, mais pas en romance contemporaine, du moins pas pour l’instant.
Le résultat donc est mon premier roman : « La petite voix qui chante au fond de votre cœur » et j’en suis très contente, car il ne parle que de douceur et d’amour, et c’était le but recherché. Puis, les autres ont suivi naturellement.
Par contre, je ne me qualifie pas vraiment d’auteur prolifique, mon nombre de publications étant limité comparé à d’autres d’auteurs :).
J’avoue ne pas aimer la réalité, que je trouve bien triste et froide à mon goût. Dans les rêves, c’est toujours mieux, on peut tout y faire, il n’y a aucune limite. Alors, certes, c’est une vision de l’amour un peu fantasmée et idéalisée, mais mon but est avant tout de faire rêver, d’offrir un doux moment d’évasion, un exutoire aux maux de la réalité.
Je lis beaucoup de genres différents, mes préférés étant l’imaginaire et la romance, voilà pourquoi mes histoires se trouvent presque toutes à mi-chemin entre ces deux styles. Je lis également beaucoup de Young Adult, de fantastique et de SF. J’aime également les polars et le suspense, même si j’en lis moins.
Je me sens proche des auteurs qui ont marqué mon imaginaire d’enfant et d’adolescente : Frank Herbert (Dune), Lyman Frank Baum (Le magicien d’Oz) et Michael Ende (L’histoire sans fin). Je suis également une grande lectrice d’Arthur Rimbaud et de William Shakespeare.
Parlez-nous de votre troisième roman, Le jour de ton arrivée, en lice pour le Prix des Auteurs Inconnus. Quelle place occupe-t-il dans votre parcours d’auteure romantique ?
Le parcours du : « livre qui n’était pas prévu ». En effet, et comme je l’explique en notes dans le roman, il est venu tout seul, au beau milieu de l’hiver, alors que je grelottais de froid. Les mots sont des créatures étranges pour les auteurs, et quand ils chuchotent à votre oreille et vous pressent de les écrire, vous n’avez pas d’autre choix que de leur obéir. Ainsi est donc née cette idée de monde gelé, qui s’écroule, et où sont suspendues dans le ciel d’étranges formes venues d’ailleurs.
Cette idée du froid s’est mélangée de manière singulière avec plusieurs autres éléments : un documentaire sur David Bowie et sa chanson Starman (j’attends depuis l’enfance que l’on m’emmène dans les étoiles !), l’angoisse de ce que devient notre monde et, surtout, le cœur humain. Mon inspiration vient donc principalement de mon ressenti.
L’auto-édition est mon choix premier. Dans mon travail (je suis free-lance dans le milieu de graphisme), je travaille uniquement d’après commande, alors pour mes écrits, je voulais rester libre de choisir mes mots, mon intrigue, ma couverture… Je n’ai absolument rien contre l’édition traditionnelle, bien au contraire, néanmoins un livre présenté en emaison d’édition doit s’intégrer à une ligne éditoriale, et donc subir des changements souvent profonds, et pour l’instant je ne le souhaite pas.
Travailler avec une maison d’édition est plus un travail collaboratif, alors que l’auto-édition est plus une volonté de « faire le livre qui nous tient à cœur ».
L’avantage de l’auto-édition est sa liberté totale. Et c’est également son plus grand inconvénient, car il faut tout faire tout seul, ce qui prend du temps et beaucoup d’énergie.
Ayant deux activités professionnelles en même temps (free-lance donc, mais également élue de ma commune depuis juin dernier), je reconnais que mon temps d’écriture s’est malheureusement réduit des derniers mois. Mais ça ne m’empêche pas d’avancer à mon rythme : j’ai eu un tel coup de foudre pour les formats courts que je me suis décidée à proposer tous les mois une petite histoire à lire sur mon site (jusqu’à l’été 2021, ensuite, je verrai). Je les ai appelés « Les douceurs à lire », ce sont de petites histoires qui font entre 5 et 15 minutes de lecture, qui parlent toutes d’amour, certaines ont les pieds sur terre, d’autres sont irréelles, mais toutes restent centrées sur le couple. Quatre sont déjà en ligne, et j’espère bien trouver le temps de continuer.
J’ai également été invitée à rejoindre un recueil de nouvelles de Noël (prévu pour mi-novembre) et je suis ravie, car je voulais écrire une romance à paillettes justement. Elle est typée comédie romantique, exactement comme je le souhaitais, avec de la douceur, des boum boum dans le cœur, et des chants de Noël en bruit de fond.
Je travaille également sur mon cinquième roman, une romance contemporaine cette fois, qui, je l’espère, paraîtra au printemps prochain. Il parlera de retrouvailles, d’amitié, de famille, et surtout d’amour, toujours d’amour. Fait surprenant, il n’y aura aucune touche de fantastique dans cette histoire, car je débute un nouveau cycle : celui du couple, de sa force, de sa grandeur. Donc je reste un peu sur Terre désormais, même si mes textes seront toujours doux et poétiques. Et au vu de l’année compliquée qui nous attend, j’ai encore plus envie d’offrir de la douceur et du rêve, car nous allons sans doute en avoir besoin.