Interview : Isabel Komorebi

Isabel Komorebi est en lice pour le Prix des Auteurs Inconnus, dans la catégorie « romance ». Elle se souvient en détail de sa réaction quand elle  a su qu’elle était sélectionnée pour le Prix :

Je me suis sentie surprise, heureuse et fière. Surprise car je ne m’attendais pas du tout, heureuse car c’est une forme de reconnaissance concernant la qualité des premiers pages que j’ai envoyées, et fière car c’est un livre auto-édité (il me semble que nous ne sommes que 2 auto-éditées sur 5 en catégorie romance).

C’est parti pour une interview autour de son parcours, de son œuvre, et de Le jour de ton arrivée, son livre en lice.

Depuis fin 2018, vous avez écrit quatre livres et plusieurs nouvelles. Vous êtes une auteure prolifique ; dites-nous en plus sur ce qui vous a menée à l’écriture.

J’ai toujours eu envie d’écrire, je griffonnais des idées depuis des années sans jamais en être satisfaite. Et en 2018, les mots se sont enfin décidés à venir. Le déclic est venu du fait que j’ai pris conscience que je ne voulais pas écrire des romances « traditionnelles ». Je voulais de la douceur, un peu de féerie, du rêve, un petit cocon où il fait bon se réfugier. Des lectrices parlent parfois de mes livres comme des « livres doudou qui font du bien », j’aime beaucoup cette appellation. J’avais également envie de partager ma vision romantique et poétique de l’amour, que je ne retrouve pas dans mes lectures. Je la retrouve en poésie, mais pas en romance contemporaine, du moins pas pour l’instant.

Le résultat donc est mon premier roman : « La petite voix qui chante au fond de votre cœur » et j’en suis très contente, car il ne parle que de douceur et d’amour, et c’était le but recherché. Puis, les autres ont suivi naturellement.

Par contre, je ne me qualifie pas vraiment d’auteur prolifique, mon nombre de publications étant limité comparé à d’autres d’auteurs :).

Vous vous présentez comme une auteure au carrefour de la réalité et de l’imagination : des histoires d’amour, avec « toujours une pointe de métaphysique, de fantastique et d’inexplicable ». Vos sources d’inspiration sont-elles ancrées dans la réalité, ou au contraire dans ce qui lui manque ?

J’avoue ne pas aimer la réalité, que je trouve bien triste et froide à mon goût. Dans les rêves, c’est toujours mieux, on peut tout y faire, il n’y a aucune limite. Alors, certes, c’est une vision de l’amour un peu fantasmée et idéalisée, mais mon but est avant tout de faire rêver, d’offrir un doux moment d’évasion, un exutoire aux maux de la réalité.

La romance correspond-elle à vos goûts de lectrice ? Est-ce que vous vous interdisez toute incursion dans d’autres genres littéraires que la romance ?

Je lis beaucoup de genres différents, mes préférés étant l’imaginaire et la romance, voilà pourquoi mes histoires se trouvent presque toutes à mi-chemin entre ces deux styles. Je lis également beaucoup de Young Adult, de fantastique et de SF. J’aime également les polars et le suspense, même si j’en lis moins.

Je me sens proche des auteurs qui ont marqué mon imaginaire d’enfant et d’adolescente : Frank Herbert (Dune), Lyman Frank Baum (Le magicien d’Oz) et Michael Ende (L’histoire sans fin). Je suis également une grande lectrice d’Arthur Rimbaud et de William Shakespeare.

Parlez-nous de votre troisième roman, Le jour de ton arrivée, en lice pour le Prix des Auteurs Inconnus. Quelle place occupe-t-il dans votre parcours d’auteure romantique ?

Le parcours du : « livre qui n’était pas prévu ». En effet, et comme je l’explique en notes dans le roman, il est venu tout seul, au beau milieu de l’hiver, alors que je grelottais de froid. Les mots sont des créatures étranges pour les auteurs, et quand ils chuchotent à votre oreille et vous pressent de les écrire, vous n’avez pas d’autre choix que de leur obéir. Ainsi est donc née cette idée de monde gelé, qui s’écroule, et où sont suspendues dans le ciel d’étranges formes venues d’ailleurs.

Cette idée du froid s’est mélangée de manière singulière avec plusieurs autres éléments : un documentaire sur David Bowie et sa chanson Starman (j’attends depuis l’enfance que l’on m’emmène dans les étoiles !), l’angoisse de ce que devient notre monde et, surtout, le cœur humain. Mon inspiration vient donc principalement de mon ressenti.

La couverture du livre est très différente de ce dont on a l’habitude en romance. Comment êtes-vous arrivée à ce choix ?
Curieusement, cette couverture n’était pas mon premier choix. Au début, c’était une photo de deux adolescents, mais je n’étais pas du tout satisfaite du résultat ; trop classique, trop déjà vu, et, surtout, elle ne représentait pas l’essence de mon roman. Alors, j’ai cherché, des heures et des jours, jusqu’à tomber par hasard sur le travail de l’illustratrice Elena Barenbaum. Quand j’ai vu ce dessin, j’en suis tombé amoureuse. Cette jeune fille, tout enrobée de long cheveux et de fleurs, à l’air doux et rêveur, à l’aspect presque irréel, EST mon héroïne. Sincèrement, je ne pouvais espérer une plus belle image, j’ai juste ajouté un fond noir, et le titre contenu dans un ruban. Je suis consciente qu’on ne voit pas ce type de couverture souvent en romance (encore que, si on regarde le marché anglo-saxon, on y trouve des merveilles d’originalité) mais peu importe, car elle reflète parfaitement l’âme de mon histoire.
La thématique de l’écologie est présente dans le livre. Avez-vous voulu écrire un livre engagé ?
Eh bien, non, pas du tout. J’ai écrit cette histoire avant tout comme un conte romantique, la collision entre deux âmes sœurs. J’ai néanmoins deux grandes obsessions en tant qu’auteure : le couple et tout ce qu’il nous apporte, et le devenir du monde, pour lequel je vous avoue être très inquiète. J’ai amorcé cette thématique d’un monde à l’agonie dans « Le jour de ton arrivée », pour le terminer dans « Notre amour emporté par les flots », et j’ai beau être d’une nature optimiste, tout ce qui s’est passé cette année me fait hélas penser que notre monde ne va pas dans la bonne direction.
Comment êtes-vous venue à l’auto-édition ? Quels sont les avantages de l’auto-édition par rapport à l’édition traditionnelle, quels sont ses inconvénients ?

L’auto-édition est mon choix premier. Dans mon travail (je suis free-lance dans le milieu de graphisme), je travaille uniquement d’après commande, alors pour mes écrits, je voulais rester libre de choisir mes mots, mon intrigue, ma couverture… Je n’ai absolument rien contre l’édition traditionnelle, bien au contraire, néanmoins un livre présenté en emaison d’édition doit s’intégrer à une ligne éditoriale, et donc subir des changements souvent profonds, et pour l’instant je ne le souhaite pas.

Travailler avec une maison d’édition est plus un travail collaboratif, alors que l’auto-édition est plus une volonté de « faire le livre qui nous tient à cœur ».

L’avantage de l’auto-édition est sa liberté totale. Et c’est également son plus grand inconvénient, car il faut tout faire tout seul, ce qui prend du temps et beaucoup d’énergie.

Comment faites-vous pour être un peu moins inconnue ?
J’essaye de partager ma vision et mes écrits. Instagram reste mon réseau social préféré pour échanger avec les lectrices et lecteurs. Mais ce qui m’a finalement le plus apporté de visibilité reste ma nouvelle « C’est l’instant où je t’ai aimé » que j’ai offert pour mon anniversaire en mars dernier et dont les résultats m’ont beaucoup surprise. Six mois plus tard, elle m’a amené un nouveau lectorat et surtout de très très beaux retours, me prouvant que l’envie de romantisme et de poésie est bien là.
Avez-vous un autre livre en tête, un autre projet d’écriture ?

Ayant deux activités professionnelles en même temps (free-lance donc, mais également élue de ma commune depuis juin dernier), je reconnais que mon temps d’écriture s’est malheureusement réduit des derniers mois. Mais ça ne m’empêche pas d’avancer à mon rythme : j’ai eu un tel coup de foudre pour les formats courts que je me suis décidée à proposer tous les mois une petite histoire à lire sur mon site (jusqu’à l’été 2021, ensuite, je verrai). Je les ai appelés « Les douceurs à lire », ce sont de petites histoires qui font entre 5 et 15 minutes de lecture, qui parlent toutes d’amour, certaines ont les pieds sur terre, d’autres sont irréelles, mais toutes restent centrées sur le couple. Quatre sont déjà en ligne, et j’espère bien trouver le temps de continuer.

J’ai également été invitée à rejoindre un recueil de nouvelles de Noël (prévu pour mi-novembre) et je suis ravie, car je voulais écrire une romance à paillettes justement. Elle est typée comédie romantique, exactement comme je le souhaitais, avec de la douceur, des boum boum dans le cœur, et des chants de Noël en bruit de fond.

Je travaille également sur mon cinquième roman, une romance contemporaine cette fois, qui, je l’espère, paraîtra au printemps prochain. Il parlera de retrouvailles, d’amitié, de famille, et surtout d’amour, toujours d’amour. Fait surprenant, il n’y aura aucune touche de fantastique dans cette histoire, car je débute un nouveau cycle : celui du couple, de sa force, de sa grandeur. Donc je reste un peu sur Terre désormais, même si mes textes seront toujours doux et poétiques. Et au vu de l’année compliquée qui nous attend, j’ai encore plus envie d’offrir de la douceur et du rêve, car nous allons sans doute en avoir besoin.

Pour suivre l’actualité de Isabel Komorebi,  rendez-vous sur :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Retour en haut