Interview : Frédérick Maurès

Frédérick Maurès est en lice pour le Prix des Auteurs Inconnus, dans la catégorie « littérature blanche ». Il nous raconte sa réaction :

Lorsque j’ai appris ma sélection pour le Prix des Auteurs Inconnus, j’ai bien sûr éprouvé une immense joie et un grand espoir : celui de bénéficier d’un début d’exposition médiatique pour mon roman.

C’est parti pour une interview autour de son parcours, de son œuvre, et de Une agate rouge sang, son livre en lice !

Frédérick, vous êtes l’auteur l’auteur de sept romans ou recueils de nouvelles, depuis déjà quinze ans. Comment êtes-vous venu à l’écriture ?

J’ai commencé à avoir envie d’écrire dès mon plus jeune âge. C’est le désir d’imaginer et de raconter des histoires qui a été mon facteur de motivation essentiel.

Au collège déjà, avec un camarade, je rédigeais une « gazette » humoristique composée d’articles satiriques sur nos enseignants !

Pendant mes études, j’ai pris une part active à l’organisation du Prix littéraire HERMES-ESCP, en tant que membre du Comité de lecture et de sélection. Rédiger des chroniques sur les ouvrages en compétition était réellement passionnant et je me disais en moi-même qu’un jour, moi aussi, j’écrirais des romans et des nouvelles.

Quelles sont vos sources d’inspiration, de quel·le·s auteur·e.s vous sentez-vous proche ?

Mes sources d’inspiration peuvent être très variées et sont le plus souvent le fruit du hasard : un article dans un magazine, un documentaire, une anecdote, un souvenir… À partir de ce point de départ, j’essaie d’imaginer une histoire originale.

Les auteurs dont je me sens le plus proche ne sont pas forcément toujours les mêmes au fil du temps, cela dépend aussi de l’actualité littéraire. Cependant, s’il fallait citer mes références immuables, je dirais Maupassant, Zola, Balzac, Chateaubriand, Pagnol, Giono, Saint-Exupéry, Camus, Leblanc, Leroux, Lemaître, Delerm…

Voilà effectivement des sources d’inspiration plutôt éclectiques sur le fond. Sur la forme, avez-vous, à l’instar de plusieurs de ces écrivains, des rituels ou des manies d’écriture ?

Contrairement à beaucoup, j’écris plutôt en fin d’après-midi et en soirée. Avant de me lancer dans l’écriture d’un nouvel ouvrage, j’élabore d’abord un synopsis détaillé, quasiment chapitre par chapitre. Je suis alors cette trame en rédigeant les séquences dans l’ordre défini. Cependant, je me laisse toujours la liberté d’insérer dans le récit des événements, des faits, des actions ou des personnages qui n’avaient pas été prévus dans la version initiale.

Parlez-nous de Une agate rouge sang. Comment vous est venue l’idée de l’écrire ? Vous êtes-vous inspiré de faits réels ?

Dans le cas de mon roman Une agate rouge sang, l’idée m’est venue à la suite de la lecture d’un fait divers authentique dans un hebdomadaire d’actualité. Le journaliste y relatait la surprise d’un notaire parisien qui avait réglé pour un de ses clients l’héritage d’un appartement parisien inoccupé depuis 1943 et pour lequel les loyers et charges avaient été dûment acquittés durant toutes ces années. L’article donnait quelques détails sur la décoration de l’appartement, le style de l’époque, le mobilier demeuré intact, les œuvres d’art poussiéreuses…

À partir de là, à travers des personnages fictifs, leur histoire et leurs interactions, j’ai imaginé des réponses aux questions posées par cette incroyable découverte. Ainsi, l’histoire est totalement imaginaire mais, bien sûr, tous les événements décrits auraient très bien pu se produire…

Avec les années 40, vous avez choisi une période très spéciale de notre histoire : pourquoi ? On sent chez vous une certaine fascination pour cette période : est-ce que vous avez fait des recherches pour en rendre l’atmosphère, notamment celle de la Résistance, allez-vous continuer d’écrire d’autres histoires dans ce même cadre ?

Je fais plutôt partie des auteurs qui se documentent sur un lieu ou une période qu’ils ne connaissent pas plus que cela ou dont ils ne sont pas spécialistes. Aujourd’hui, grâce aux nouvelles technologies, on peut décrire très précisément un lieu sans jamais y avoir été, trouver des sources documentaires extrêmement précises et détaillées sur une période sans pour autant l’avoir étudiée dans son parcours universitaire.

J’ai choisi la période des années 40 parce qu’elle représente un profond traumatisme dans l’histoire de notre nation et l’on peut constater que certaines cicatrices ne sont toujours pas refermées aujourd’hui. Par ailleurs, je me suis souvent projeté à cette époque, en essayant d’imaginer, à partir des témoignages de ceux qui l’ont vécue – mes grands-parents, notamment – quels auraient pu être alors mes engagements, mes peurs, mes espoirs, ma vie tout simplement.

Peut-être écrirai-je une autre histoire ayant pour cadre les années 40, mais comme indiqué précédemment, mes sources d’inspiration peuvent être très variées et très différentes les unes des autres.

En lisant Une agate rouge sang, on pense à L’origine de la violence, de Fabrice Humbert, ou Elle s’appelait Sarah, de Tatiana de Rosnay : les origines de l’histoire sont à rechercher dans des secrets de la seconde guerre mondiale. Pour autant, votre livre est très différent car vous ne cherchez pas à plonger dans les ressorts psychologiques des destinées. Vous sentez-vous proches de ces auteurs ? Si non, de quels autres ?

Je n’ai pas eu la chance de lire ces deux ouvrages. L’écriture n’évite pas les influences, conscientes ou inconscientes, mais dans la mesure du possible, je m’efforce de développer mon propre univers sans chercher à me rapprocher de tel ou tel autre. Ainsi, lorsque je suis en phase d’écriture, je ne lis plus, pour éviter tout phagocytage. Par contre, entre deux écrits, je dévore !

Comment avez-vous rencontré votre éditeur ? Qu’apportent un éditeur et une maison d’édition par rapport à l’auto-édition ?

J’ai rencontré ELP Éditeur tout à fait par hasard, lorsque, en 2017, je leur ai envoyé par mail mon manuscrit Le dernier souffle du Monarque, dont l’action se situe dans l’univers sulfureux des trafiquants de bois au Mexique. J’ai tout de suite adhéré à la ligne éditoriale de cette maison dont les animateurs sont aussi des auteurs. « Petite » maison d’édition, ELP Éditeur privilégie les auteurs francophones en évitant les produits formatés ou pré-formatés, en donnant à chacun l’opportunité de développer son sujet avec son propre style. D’où la grande variété du catalogue.

Vous avez fait des études de commerce, avec une carrière professionnelle dans plusieurs entreprises. Est-ce que votre métier vous aide à avoir des idées pour faire connaître vos livres ? Que mettez-vous en place avec votre éditeur pour être un peu moins inconnu ?

Mon métier a plutôt pu être une source d’inspiration pour certains de mes écrits. Je pense en particulier à ma pièce de théâtre Droit Dedans SARL, parue en 2010, qui se présente sous la forme de sketches satiriques sur le monde de l’entreprise et ses dérives organisationnelles. Mais je pourrais citer également Madrigal, roman paru aux éditions Assyelle en 2012, dont certains personnages sont inspirés des structures professionnelles dans lesquelles j’ai exercé.

Mon éditeur a une politique marketing intense sur les réseaux sociaux. L’équipe étant principalement québécoise, la communication en Amérique du Nord en est facilitée. Je contribue également à la communication par le biais de publications sur mon site d’auteur, sur les réseaux sociaux, y compris les réseaux professionnels tels que LinkedIn, par la sollicitation de blogueurs littéraires, notamment sur des sites tels que SimPlement qui met en relation auteurs et chroniqueurs. Il m’arrive également d’animer des séances de dédicaces dans des librairies ou des grandes surfaces disposant d’un rayon littérature.

Et par ailleurs, j’ai la chance d’avoir connu le grand bonheur littéraire que mon premier roman, Intuitine, paru en 2011, soit récompensé dans le cadre du Prix du Premier Roman en ligne organisé par les éditions Le Manuscrit, parrainé par Marc Lévy, sous le patronage du Ministère de la Culture et de la Communication. C’est quelque chose qui donne une assise à une carrière littéraire !

Avez-vous un autre livre en tête, un autre projet d’écriture ?

Oui, un roman en projet sur les travers générés par l’évolution de notre société et de notre mode de vie, depuis notre dépendance croissante à la machine jusqu’à la solitude sans fin paradoxalement créée par le développement des réseaux sociaux.

Par ailleurs, je viens de terminer l’écriture d’un recueil de souvenirs d’enfance tendres et humoristiques, dans lesquels beaucoup pourront se retrouver, La Tartine beurrée au Sucre et autres petits bonheurs de l’Enfance (actuellement en compétition dans le concours des « Plumes francophones », organisé par KDP).

Je suis aussi en phase de relecture d’un roman jeunesse de science-fiction, pour la tranche des 9-13 ans, qui devrait être publié courant 2021.

Pour suivre l’actualité de Frédérick Maurès, rendez-vous sur :

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