Interview : Charlie Genet

Charlie Genet est en lice pour le Prix des Auteurs Inconnus, dans la catégorie « romance ». Elle se souvient en détail de sa réaction quand elle  a su qu’elle était sélectionnée pour le Prix :

J’ai d’abord eu du mal à y croire, puis j’ai couru l’annoncer à mon mari et à mes amies. C’est, à chaque fois, une grande fierté de voir mon livre sur la banderole des sélectionnées

C’est parti pour une interview autour de son parcours, de son œuvre, et de Sensual bachata, son livre en lice.
Vous avez publié votre premier livre, Innocence condamnée, en avril 2019 et depuis, vous en avez publiés sept en deux ans : parlez-nous de votre fulgurant parcours d’écrivain !

Alors, si Innocence Condamnée est le premier de mes romans publiés, il n’a pas été le premier écrit. L’ordre dans lequel se sont faites mes sorties ne correspond pas à celui de mon parcours d’écriture. Je m’explique… Attention anecdote !

Tout a commencé en janvier 2018, je suis en congé parental et mon mari me demande :

— Quand il sera fini, tu feras quoi ?

Il faut savoir que nous avons tous les deux des métiers aux horaires atypiques, et cela me paraissait inenvisageable de reprendre mon travail d’infirmière — même si je l’adore— avec les enfants. Alors je lance sans vraiment réfléchir :

— Je vais écrire un livre.

Il rit, et me défie de me lancer et de le finir.

Voilà pour l’anecdote de mes premiers mots. Ensuite ?

C’est en secret que je commence Section Némésis (j’ai prévenu, j’ai écrit dans un ordre et ils sont sortis dans un autre. Ainsi le dernier sorti est le premier écrit… Vous suivez, toujours ?) À ce moment, je ne sais pas trop ce que je fais sinon que j’ai un film qui défile dans ma tête. Je retranscris ce que je vois. Puis le manuscrit s’achève et les premiers avis tombent. Ils sont très positifs.

Qu’est-ce que je peux bien faire de ce livre ? Mon mari est le premier à m’encourager à l’envoyer. Ce que je fais et tout commence. J’ai une date de sortie chez Elixyria prévue en 2020. Je suis heureuse et je continue.

Dans la foulée, j’écris deux tomes de la saga, ainsi que le one-shot Innocence Condamnée.

(Je vous ai perdu dans l’ordre des chose ou pas ? Allez pas de panique, fin 2020 tous ces livres seront sortis, alors au final, l’ordre d’écriture n’a que peu d’importance).

Je fais une courte pause le temps de commencer une nouvelle aventure : maman pour la troisième fois (je suis du style à cumuler les mandats, lol). Puis Aloïs (le héros de Aloïs : La voix d’un ange, mon deuxième roman publié) me poursuit dans mes rêves, dans mon quotidien, il me brûle les doigts, m’obsède. C’est peut-être pour ça que je lui donne la parole dans son roman. C’est un de mes personnages préférés, j’avoue.

Arrive le moment où j’ai envie de quitter l’Urban fantasy pour parler d’un sujet qui me tient à cœur, la Bachata. (Pourquoi me tient-il à cœur ? Faut continuer à lire l’interview pour savoir). Ce livre me bouleverse et s’écrit presque tout seul.

Les one-shots sortent avant la saga (choix de la maison d’édition) et pour moi, l’envie d’écrire s’en trouve décuplée.

En parallèle j’écris une nouvelle gratuite pour le recueil Parfum d’hiver, d’Elixyria et un quatre mains avec Ls. Ange.

Vous l’avez dit : vous êtes infirmière, mais vos livres vous emmènent, et vos lecteurs avec vous, dans des univers d’évasion variés. Votre métier est-il présent dans votre univers d’écrivain ? Quelles sont vos sources d’inspiration ?

Mon métier est souvent sous-jacent : Ève est infirmière aux urgences comme je l’ai été ; Roxanne est médecin en prison ; il y a un court passage à l’hôpital dans Aloïs, dans Sensual Bachata.

Pour ce qui concerne les idées, cela vient de partout : musique, situations, discussions avec mon époux… C’est comme un flash qui crée ou dénoue une histoire. Et hop vite, je dois écrire.

Vous écrivez de la romance. Est-ce que cela correspond à vos goûts de lectrice ? Est-ce que vous vous interdisez toute incursion dans d’autres genres littéraires ?

J’écris de la romance parce que je suis une amoureuse de l’amour. Il m’a toujours fait rêver, vibrer, même danser. Il est ma vague sur laquelle je surfe pour parler d’autres sujets. L’amour allié à l’humour peut tout faire (c’était l’instant poésie…)

Paradoxalement j’en lis peu, surtout dans le fantastique (encore que j’adore la plume de Sophie Jomain) ; je suis avant tout une fan de thrillers et de polars. Notamment, je suis une fan de Maxime Chattam, avec ses univers sombres et ses intrigues si bien menées… et bien sûr, je succombe avec plaisir aux grandes romancières américaines, Nora Roberts et Mary Higgins Clark. Polars et thrillers, sont des genres que j’espère, un jour, essayer… en espérant approcher le talent de mes auteurs de prédilection. Aloïs est un bourgeon de polar par exemple. J’aime aussi regarder des comédies romantiques à la télévision. C’est comme un médicament contre la morosité.

Parlez-nous de votre troisième livre, Sensual Bachata, en lice pour le Prix des Auteurs Inconnus.

Sensual Bachata c’est le cri du cœur de Suzanne, danseuse de salsa, dont la vie a été totalement détruite et qui est dans une profonde dépression. Elle se perd dans les ténèbres du deuil, quand elle retrouve Noé, un bachatero rencontré dans une soirée avant la nuit du drame. Le jeune homme, par défi, d’abord va tenter de l’extirper de son mal-être. La seule voie que lui autorise Suzanne est la danse, la bachata. Mais lui aussi a ses démons, et ils rôdent autour d’eux.

C’est un livre qui traite de la bachata, des addictions, de la dépression, et des répercussions des attentats du Bataclan. J’y ai restitué tout un univers que j’ai mis plusieurs semaines à mettre en place avant passer à la phase d’écriture. C’est un livre bercé par la musique aussi. On y retrouve une playlist aussi bien de bachata que de chansons en rapport avec l’émotion du chapitre auquel elles sont attribuées.

Comment vous est venue l’idée de l’écrire ? On se demande notamment quel lien vous avez avec la Bachata…

Je suis une bachatera, j’ai dansé jusqu’à 16 heures par semaine. Il doit même rester quelques vidéos sur YouTube de mes exploits (qui a foncé sur google pour chercher ? Vous n’avez pas trouvé ? Mouah !!! Sur ma page FB, vous trouverez peut-être les liens)*.

J’adore ce rythme, cette danse. J’ai débuté à l’époque où la bachata commençait seulement à arriver en France, noyée par la salsa (je ne suis pas un dinosaure, arrêtez de compter !). J’y ai trouvé un équilibre, une osmose avec l’autre. Je voulais rendre hommage à cette danse, et effacer l’idée fausse de « ils dansent de manière sensuelle donc ils vont plus loin après ». Tout est parti de cette notion, la bachata c’est bien plus qu’une danse sensuelle. C’est un peu un câlin sans attache. Les danseurs jouent l’amour sans obligatoirement se connaître. Mais bien sûr, parfois, la surprise les saisit quand ils tombent sur le bon partenaire…

* En voici une :

Mais vous avez aussi choisi pour votre romance d’utiliser un fait marquant et tragique de l’actualité. Pourquoi ce choix ?

La partie tragique est venue d’une chanson, « Les enfants paradis », de Damien Saez, et d’un reportage aux infos sur les survivants des attentats du Bataclan et leurs familles (certains témoignages vous prennent aux tripes, vous voyez ce que je veux dire ?). Je voulais montrer que la danse pouvait aider à vivre et j’avais l’occasion de donner la parole à ceux qui n’en voyaient plus l’intérêt. Le plus important pour moi a été de rester pudique vis-à-vis des événements. Je ne voulais pas de voyeurisme malsain ou autre, mais juste donner la parole à ceux qui souffrent en silence et ont vu leur vie voler en éclats.

Comment avez-vous rencontré votre éditeur ?
Une petite fée m’a dit d’envoyer chez Elixyria mon premier manuscrit.

D’accord, vous gardez une part de mystère ! Mais parlez-nous de cette expérience : qu’apportent un éditeur et une maison d’édition par rapport à l’auto-édition ?

Je ne connais pas le monde de l’auto-édition, même si je discute avec des auteurs hybrides ou même autoédités seulement. C’est énormément de travail. Je les admire. Pour ma part, la maison d’édition a été mon premier choix, car je ne connaissais rien au milieu. J’ai pu être guidée, j’ai beaucoup progressé. J’ai des idées, ma maison d’édition en a, et c’est rassurant d’être accompagnée.

Quoi d’autres ? Pour me rendre plus visible, avoir des avis, j’ai tenté ma chance au Prix des Auteurs Inconnus.

J’essaie d’être présente sur les réseaux et pour les lecteurs qui veulent me faire leur retour.

J’ai même fait des lectures en live (et avec un mari loufoque, ça donne des moments très drôle).

Mes éditeurs postent également des extraits, des visuels sur les réseaux. Nous faisons des salons comme Paris, Mons. J’étais invitée aux Halliénales qui hélas, ont été annulées. J’espère y assister l’année prochaine.

Vous avez déjà publié deux tomes de Section Némésis, et vous en annoncez quatre. Vous fourmillez de projets ! Que pouvez-vous nous en dire de plus ?

Les deux prochains tomes sont écrits et sortent en fin d’année, sûrement novembre.

À l’heure où je vous réponds, j’ai le nez dans une comédie romantique et je m’amuse de tant de légèreté (j’aime changer de style).

J’espère en fin d’année retourner vers mes premières amours, un Urban Fantasy/romance paranormale, un Young Adult pour permettre à ma filleule de 15 ans de le lire.

J’ai toujours plein d’idées, d’envies à écrire. Le plus difficile est de me tenir au manuscrit en cours (je m’autocensure pour me canaliser, ça vous arrive aussi ?).

À chaque fois, je me donne un nouveau défi, humour, émotion, point de vue unique ou exclusivement masculin… et toujours un message qui me tient à cœur en trame de fond.

Mon avenir ? J’espère écrire encore longtemps et être lue.

Pour suivre l’actualité de Charlie Genet,  rendez-vous sur :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Retour en haut