Céline Jeanne est en lice pour le Prix des Auteurs Inconnus, dans la catégorie « romance ». Elle se souvient en détail de sa réaction quand elle a su qu’elle était sélectionnée pour le Prix :
C’est une histoire un peu triste à vrai dire… J’ai toujours écrit. Mon premier roman a vu le jour quand j’étais ado, je m’en souviens encore, une histoire d’amitié entre un cheval et une jeune fille (j’ai été bercée dans mon enfance par les histoires de Walter Farley, l’auteur de « l’Etalon noir »). Comme je n’avais pas d’ordinateur (dit comme ça, on a l’impression que je remonte à l’époque des dinosaures ! lol), je l’ai écrit sur deux cahiers grand format (ouaip, 2 ! lol). Bon, c’était très, très mauvais, mais j’aimais prendre la plume, tout était prétexte à l’écriture. Mes parents sont décédés à quelques mois d’intervalle, et pour ne pas sombrer, je suis revenue à l’essence de ce que je suis. J’ai toujours eu mille histoires dans la tête, je me parle souvent à moi-même (vive les longs trajets en voiture pour aller bosser !), et mon Doux Chéri m’a poussée à franchir le pas. « Mi vida es mía » a vu le jour. Depuis, je n’ai jamais arrêté !
J’aime la romance, mais je ne lis pas que ça, au contraire. Je lis de tout, de la littérature russe au polar, en passant par la fantasy. J’aimerais même écrire de l’Urban Fantasy, par exemple, un genre que j’adore, mais il faut du temps pour construire un univers original, et je ne l’ai pas, malheureusement…
Mais évidemment, je lis de la romance. C’est LE genre qui m’a fait du bien quand ma mère est décédée, je l’ai découvert à cette époque. Avant, je ne jurais que par les classiques ou la littérature dite plus « sérieuse ». Le poids de ma formation universitaire était là, mais j’avais tort. La romance m’a permis de garder la tête hors de l’eau, elle m’a aidée à ressentir des choses alors que j’étais comme anesthésiée, elle m’a amenée à m’assumer en tant que femme, à m’affirmer, je crois qu’elle a un vrai rôle à jouer…
Niveau auteurs, en romance, j’aimerais être comme Colleen Hoover ou Jennifer L. Armentrout quand je serai grande ! lol Et dans un autre registre, je me sens très proche d’Andreï Kourkov, un auteur ukrainien dont j’envie la plume acérée.
Cuba Libre est un cri du cœur… Celui de Cristina, jeune cubaine qui se bat pour survivre dans un monde qui veut la dévorer, bien éloigné des cartes postales que l’on vend aux touristes, et celui d’Ethan, jeune américain qui a tout pour lui, mais s’est perdu en cours de route. C’est la collision de deux mondes opposés, séparés sur une carte par une centaine de kilomètres qui sont en réalité infranchissables, du moins en apparence. C’est une lutte de tous les jours, un amour impossible, qui est pourtant une évidence… De celles qui vous font tout remettre en question, même vos certitudes.
Je ne sais pas si on peut aller jusque-là. J’essaie que mes romans soient toujours ancrés dans une réalité qui soit la plus juste possible, et Cuba est bien loin de l’image qu’on s’en fait habituellement. On pense « cigares », « plage de sable blanc », « océan turquoise », mais on ne voit pas ce qu’il y a derrière. Quand j’écris un roman qui se passe « ailleurs », j’essaie de donner les clés au lecteur pour l’immerger dans cet « ailleurs », de l’emmener en voyage. Sans ces « clés », je ne crois pas qu’on puisse comprendre Cris par exemple. Plutôt que romance sociale, j’espère avoir écrit une romance autour de deux êtres que tout oppose, mode de vie inclus, mais qui ne peuvent qu’être ensemble…
J’en ai des tonnes ! « No way », que je viens de pulier, a reçu un formidable accueil. Je me suis aventurée sur un territoire inconnu pour moi, le New Adult sportif, dans la veine des « Off Campus » d’Elle Kennedy.
Je suis en train d’écrire deux romans en parallèle, « No more », le spin off de « No way », et une romance qui plonge au sein des cartels de Mexico. Je me régale, ce sont deux romances très différentes, mais qui me tiennent à cœur. Pour celle sur les cartels, je suis obligée de faire des tonnes de recherches, et j’adore ça !