Interview : Céline Jeanne

Céline Jeanne est en lice pour le Prix des Auteurs Inconnus, dans la catégorie « romance ». Elle se souvient en détail de sa réaction quand elle  a su qu’elle était sélectionnée pour le Prix :

J’ai cligné des yeux, une fois, deux fois, trois fois, enlevé mes lunettes, les ai nettoyées avant de les remettre sur mon nez pour être bien sûre que je ne me trompais pas. J’ai aussi fait un remake du poisson rouge dans un bocal, je n’y croyais pas du tout. Je doute beaucoup de moi, me remets beaucoup en question, et être finaliste me semblait inaccessible ! Sans une de mes super amies auteures qui se reconnaîtra, je n’aurais pas envoyé mes dix premières pages, je pensais n’avoir aucune chance. Comme quoi, il ne faut jamais dire jamais !

Comme quoi, il ne faut jamais dire jamais ! » C’est parti pour une interview autour de son parcours, de son œuvre, et de Cuba Libre, son livre en lice.
Vous avez publié votre premier livre, le premier tome de Mi vida es mia, début 2018. Depuis, le deuxième tome a suivi, puis les deux tomes de Cuba libre, ainsi que Solo tù. Vous êtes une auteure prolifique ; dites-nous en plus sur ce qui vous a menée à l’écriture.

C’est une histoire un peu triste à vrai dire… J’ai toujours écrit. Mon premier roman a vu le jour quand j’étais ado, je m’en souviens encore, une histoire d’amitié entre un cheval et une jeune fille (j’ai été bercée dans mon enfance par les histoires de Walter Farley, l’auteur de « l’Etalon noir »). Comme je n’avais pas d’ordinateur (dit comme ça, on a l’impression que je remonte à l’époque des dinosaures ! lol), je l’ai écrit sur deux cahiers grand format (ouaip, 2 ! lol). Bon, c’était très, très mauvais, mais j’aimais prendre la plume, tout était prétexte à l’écriture. Mes parents sont décédés à quelques mois d’intervalle, et pour ne pas sombrer, je suis revenue à l’essence de ce que je suis. J’ai toujours eu mille histoires dans la tête, je me parle souvent à moi-même (vive les longs trajets en voiture pour aller bosser !), et mon Doux Chéri m’a poussée à franchir le pas. « Mi vida es mía » a vu le jour. Depuis, je n’ai jamais arrêté !

Vous vous dites « passionnée par le monde hispanique » ; les titres de vos livres en témoignent. D’où vient cette passion ? Au-delà des titres, dans quelle mesure vous inspire-t-elle ?
Je parle espagnol couramment, ce qui me donne accès à des sources de première main, tels que les journaux ou les documentaires. Les autres cultures m’ont toujours fascinée, quelles qu’elles soient… C’est donc logiquement que je me suis tournée vers ce qui était le plus évident pour moi. L’Espagne est riche de diversité (mon mari est espagnol, je l’ai ramené d’Espagne, et par exemple, il parle la langue de sa région, en plus du castillan), et l’Amérique Latine est le champ de tous les possibles !
Vous écrivez de la romance : est-ce que cela correspond à vos goûts de lectrice ?

J’aime la romance, mais je ne lis pas que ça, au contraire. Je lis de tout, de la littérature russe au polar, en passant par la fantasy. J’aimerais même écrire de l’Urban Fantasy, par exemple, un genre que j’adore, mais il faut du temps pour construire un univers original, et je ne l’ai pas, malheureusement…

Mais évidemment, je lis de la romance. C’est LE genre qui m’a fait du bien quand ma mère est décédée, je l’ai découvert à cette époque. Avant, je ne jurais que par les classiques ou la littérature dite plus « sérieuse ». Le poids de ma formation universitaire était là, mais j’avais tort. La romance m’a permis de garder la tête hors de l’eau, elle m’a aidée à ressentir des choses alors que j’étais comme anesthésiée, elle m’a amenée à m’assumer en tant que femme, à m’affirmer, je crois qu’elle a un vrai rôle à jouer…

Niveau auteurs, en romance, j’aimerais être comme Colleen Hoover ou Jennifer L. Armentrout quand je serai grande ! lol Et dans un autre registre, je me sens très proche d’Andreï Kourkov, un auteur ukrainien dont j’envie la plume acérée.

Parlez-nous de votre dernière série, Cuba libre, dont le premier tome est sélectionné pour le Prix des Auteurs Inconnus.

Cuba Libre est un cri du cœur… Celui de Cristina, jeune cubaine qui se bat pour survivre dans un monde qui veut la dévorer, bien éloigné des cartes postales que l’on vend aux touristes, et celui d’Ethan, jeune américain qui a tout pour lui, mais s’est perdu en cours de route. C’est la collision de deux mondes opposés, séparés sur une carte par une centaine de kilomètres qui sont en réalité infranchissables, du moins en apparence. C’est une lutte de tous les jours, un amour impossible, qui est pourtant une évidence… De celles qui vous font tout remettre en question, même vos certitudes.

Comment vous est venue l’idée de l’écrire ?
Je ne m’en souviens plus réellement ! Cuba m’a toujours fascinée, et j’ai le sentiment que Cris a toujours été dans un coin de ma tête, tout comme Ethan. Dans mon esprit, Cris ne pouvait être que cubaine, et Ethan, américain. Les frères ennemis, conditionnés par l’histoire, mais inéluctablement attirés l’un vers l’autre.
En effet, on devine que le décor a de l’importance et est plus qu’un simple décor : Cuba, la misère sociale, la drogue, que vous mettez en opposition avec le mode de vie américain. Avez-vous écrit une romance sociale ?

Je ne sais pas si on peut aller jusque-là. J’essaie que mes romans soient toujours ancrés dans une réalité qui soit la plus juste possible, et Cuba est bien loin de l’image qu’on s’en fait habituellement. On pense « cigares », « plage de sable blanc », « océan turquoise », mais on ne voit pas ce qu’il y a derrière. Quand j’écris un roman qui se passe « ailleurs », j’essaie de donner les clés au lecteur pour l’immerger dans cet « ailleurs », de l’emmener en voyage. Sans ces « clés », je ne crois pas qu’on puisse comprendre Cris par exemple. Plutôt que romance sociale, j’espère avoir écrit une romance autour de deux êtres que tout oppose, mode de vie inclus, mais qui ne peuvent qu’être ensemble…

Est-ce que vous connaissez Cuba, ou est-ce que vous en rêvez ?
Je n’y suis jamais allée, mais j’ai pu me faire une assez bonne idée de ce pays, car j’ai beaucoup lu à son sujet (ce sont des centaines et des centaines d’heures de documentation…), et j’ai vu beaucoup de documentaires, de films. L’avantage des réseaux sociaux est que désormais, on peut avoir accès aux informations qui auparavant ne franchissaient pas les frontières cubaines. J’ai donc pu parler avec des dissidents, avec des pro-Castro (les frères Castro sont les anciens présidents de l’île), confronter les points de vue, échanger encore, poser mes questions, mes doutes. Je rêve d’y aller, et si possible rapidement, avant que Cuba n’entre de plein fouet dans la modernité. Le décor s’est imposé à moi, c’est comme ça pour chacun de mes romans !
Dès votre premier livre, vous avez été publiée dans une petite maison, Kaya, réunie par le rachat des Éditions de l’Opportun à Nisha, chez qui Cuba libre est également édité. Comment avez-vous rencontré vos éditeurs ? Pourquoi avoir choisi de passer par une maison d’édition plutôt que par l’auto-édition ?
Je n’ai pas envoyé « Mi vida es mía » à Kaya, c’est une de mes amies qui l’a fait pour moi sans me le dire. Je ne pensais pas à la publication à l’époque. Ensuite, pour « Cuba Libre » et « Siempre Cuba », j’étais sous contrat avec eux, donc la question ne s’est pas posée. Pour « Solo tú », c’est aussi une de mes amies qui l’a envoyé, donc pareil, ça m’est tombé dessus un peu par hasard. Et pour « No way », j’ai choisi de retravailler avec Alter Real qui est une maison d’édition que j’aime beaucoup. Je respecte beaucoup les auteurs autoédités, ce qu’ils font est incroyable, je n’en serais pas capable. J’ai un boulot très prenant, qui me laisse peu de temps, et je ne pourrais pas gérer tout ce qu’ils gèrent. La meilleure formule pour moi est donc de travailler avec une ME !
Avez-vous un autre livre en tête, un autre projet d’écriture ?

J’en ai des tonnes ! « No way », que je viens de pulier, a reçu un formidable accueil. Je me suis aventurée sur un territoire inconnu pour moi, le New Adult sportif, dans la veine des « Off Campus » d’Elle Kennedy.

Je suis en train d’écrire deux romans en parallèle, « No more », le spin off de « No way », et une romance qui plonge au sein des cartels de Mexico. Je me régale, ce sont deux romances très différentes, mais qui me tiennent à cœur. Pour celle sur les cartels, je suis obligée de faire des tonnes de recherches, et j’adore ça !

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