Catherine Loiseau est en lice pour le Prix des Auteurs Inconnus, dans la catégorie « littérature de l’imaginaire ». Elle nous raconte sa réaction en apprenant la nouvelle :
J’ai sauté de joie dans mon salon, fait un câlin à mon mari puis à mes chat.
C’est parti pour une interview autour de son parcours, de son œuvre, et de Aiden Jones, sa saga dont le premier tome, La marque, est en lice !
Vous êtes l’auteure de nombreuses nouvelles, d’un feuilleton Steampunk (La ligue des ténèbres), d’une trilogie (Kerys), et vous annoncez que La marque est le premier tome de la série Aiden Jones. Comment êtes-vous venue à l’écriture ?
Je suis venue à l’écriture vers 17 ans, au départ il s’agissait d’un jeu avec mes amies, d’un moyen de passer le temps. On écrivait chacune une histoire qu’on faisait lire aux autres. On se donnait mutuellement des conseils, on essayait de deviner ce qui allait arriver et surtout, on se motivait pour continuer.
J’ai vraiment aimé écrire et je n’ai plus arrêté par la suite.
Il s’agit donc d’une passion qui s’est révélée très jeune. Vous avez une image très franchement attachée à la littérature de l’imaginaire, tendance Steampunk. Est-ce que cela correspond à vos goûts de lectrice, avez-vous des auteurs fétiches qui vous ont inspirée ou donné envie d’écrire ?
J’aime le Steampunk et les ambiances victoriennes (j’adore la mode XIXe), même si côté lecture je suis très éclectique (je lis un peu de tout en imaginaire).
Dans mes auteurs préférés, on compte Pierre Pevel (j’adore le Paris des merveilles, et c’est pour moi un honneur de prendre part à cet univers), Terry Pratchett (ah… Le Disque-Monde…), Lovecraft ou encore Philip Pullman, avec A la Croisée des Mondes.
C’est l’histoire qui a décidé ^^. Au fur et à mesure que j’ai développé l’histoire, je me suis rendu compte qu’elle allait parler à un public plus jeune, parce qu’elle traitait de thématiques qui concerne beaucoup les adolescents : la découverte de la complexité du monde, l’appréhension de l’autre et de ses différents, arriver à grandir pour dépasser l’éducation qu’on a reçue.
Mais je suis heureuse de constater que les adultes apprécient aussi le roman.
De fait, ce roman a aussi des aspects sociaux. Quelle a été votre source d’inspiration ?
Cela faisait un moment que j’avais envie de traiter la société victorienne, et notamment comment on pouvait grandir dans ce Londres quand on n’appartenait pas à une classe sociale aisée. Je l’avais légèrement abordé dans « La Ligue des ténèbres », car l’héroïne, Samantha, commence l’aventure en simple vendeuse. J’avais fait pas mal de recherches sur ce sujet et j’avais été un peu horrifiée des conditions de vie des plus pauvres à cette époque.
L’idée d’incorporer des créatures féériques m’est venue à la fois de mon amour de la fantasy et de la mythologie, et de la série du Paris des merveilles de Pierre Pevel. Dans cet univers, les fées se sont révélées aux humains et ont été bien intégrées à la société. Dans le Londres d’Aiden Jones, ce contact se nomme « La Jonction », et il en est la version négative. La Jonction s’est soldée par une guerre et le monde en porte encore le poids.
Vous avez fait preuve d’imagination pour les noms de vos personnages… comment les avez-vous choisis ?
D’une manière générale, j’ai cherché des noms en vogue à l’époque victorienne. Heureusement, Internet fourmille de sites et de listes en tout genre. Cela m’a permis d’avoir une bonne variété de noms, qui soient cohérents avec l’époque du roman.
J’ai beaucoup utilisé Google maps, street view ainsi que des cartes de Londres.
Pour les égouts de Londres, j’ai eu la chance de trouver un très bon documentaire sur Youtube qui détaillait sa construction et la manière dont Joseph Bazalgette, ingénieur, a conçu ce formidable réseau.
Aiden Lones est édité chez Au loup éditions. Comment avez-vous rencontré cet éditeur ?
J’avais entendu parler en bien de cette maison d’édition par des collègues auteurs, qui m’avaient vanté son dynamisme, alors je leur ai envoyé le manuscrit d’Aiden Jones.
J’ai appris que mon manuscrit était sélectionné un lundi de novembre, il faisait froid, noir, il pleuvait et j’étais en train de livrer un duel perdu d’avance avec une vieille photocopieuse récalcitrante. Autant dire que cette réponse a éclairé ma journée.
Oui, La Ligue des ténèbres est une série auto-éditée.
Le projet était tellement atypique que je savais qu’il valait mieux que je le sorte par moi-même. 24 épisodes, avec des couvertures différentes pour chaque, un style mêlant aventure Steampunk et références geek, je savais que ça allait être compliqué à placer chez un éditeur et j’en avais un peu assez d’essuyer des lettres de refus (avant Aiden Jones, il y en a eu beaucoup !).
Au Loup est une maison dynamique, qui se déplace beaucoup et fait énormément de salons (enfin, moins cette année en raison des conditions sanitaires, mais on espère que ça va s’arranger). De plus, la maison d’édition a maintenant un diffuseur, ce qui va m’ouvrir les portes des librairies. Ça, c’est un aspect qui n’est possible que quand on est édité. L’auto-édition ne permet de toucher les librairies que marginalement, alors que c’est là que sont les plus gros prescripteurs de livres.
Vous avez déjà changé de genre en passant du Steampunk à la littérature jeunesse. Pensez-vous faire des incursions dans d’autres genres encore, à l’avenir ? Y en a-t-il un qui vous tente déjà (le thriller, la romance…) ? Ou avez-vous d’autres projets – à commencer par la suite de Aiden Jones ?
Je suis effectivement en train d’écrire la suite d’Aiden Jones : le tome 2 est en correction, le tome 3 en écriture.
Dans les projets futurs, il y aura de la dark fantasy et un mélange space opera / Romance. Mais j’ai aussi un projet Steampunk qui me trotte dans la tête, à base de superhéros. Bref, plein de choses en perspective !
J’aime bien sortir de ma zone de confort et tenter des choses dont je n’ai pas l’habitude. Ça me permet de me renouveler et de garder intact l’amour de l’écriture.