Interview : Michelle Mazoué

Interview : Michelle Mazoué

Pour introduire l’interview, pouvez-vous dire deux mots sur la manière dont vous avez connu le prix, décidé de candidater, et réagi lorsque vous avez su que vous étiez sélectionnée ?

Bonjour,

Je souhaite remercier les animatrices bénévoles du Prix des Auteurs Inconnus pour cette belle initiative qui offre une vitrine aux auteurs, sans oublier les membres du jury dont les chroniques partagées portent nos écrits.

J’ai découvert le prix sur les réseaux sociaux. J’ai d’abord hésité, je n’osais pas. Une amie, fidèle lectrice, m’a encouragée et convaincue que je n’avais rien à perdre. J’ai donc décidé de soumettre ce roman.

Et une belle surprise m’attendait avec le mail d’acceptation, le début d’une nouvelle aventure !

La femme du maitre tailleur n’est pas votre premier roman. Comment s’est fait votre chemin jusqu’à l’écriture ?

Lectrice, depuis… ? Je ne compte plus les ans où les livres m’ont portée, ont nourri mon imaginaire et inspiré la plume que j’ai toujours titillée sans idée de partager mes écrits. Le temps libre venu, des échanges avec un ami auteur m’ont incitée à proposer un premier ouvrage : Le Secret des Jeanne, un roman régional qui met en scène deux générations de femmes, la mère et la fille. Deux femmes de caractère avec leurs secrets dans ce qui est encore un village avant de devenir une station balnéaire…

Mon fil conducteur est souvent des femmes battantes, confrontées aux difficultés de l’époque où je les immerge avec le désir d’explorer notre riche histoire. Je n’en oublie pas pour autant les compagnons de ces dames. Ce qui se vérifie dans La Femme du Maitre Tailleur : Mathilde une jeune lavandière sur les quais de Seine sous le règne de Louis XV.

Pour ce roman, j’avais envie de creuser le sort des femmes enfermées à la Salpêtrière par un époux, un père, un frère qui désiraient s’en débarrasser. J’ai tiré le fil et l’histoire s’est déroulée !

Dites-nous en plus sur la manière dont vous vous y prenez pour tirer ce fil !

C’est mon secret d’écriture ! Je plaisante, mais pas vraiment ! J’ai l’impression de donner la vie à mes personnages, dans le contexte que j’ai défini, je les observe, ils s’animent et je déroule la pelote qu’ils tricotent ! Peu rationnel, mais quel plaisir !

Arrive le moment où ces personnages piaffent, ils veulent prendre vie. Je travaille sur l’ordinateur et l’aventure démarre. Si j’ai le fil en tête, je ne suis pas une auteure architecte, j’ai besoin de laisser libre cours à mon imagination et à celle de mes personnages. J’adore qu’ils me surprennent, m’entrainent parfois sur des chemins auxquels je n’ai pas pensé. Je pénètre dans leur monde. Pour moi c’est le plus grand plaisir de l’écriture !

Je n’ai pas de rituel de travail, j’entre dans ma bulle quel que soit l’environnement. Je vais vous faire une confidence : je peux écrire tout en suivant un programme télévision !

Vous transportez votre lecteur à la fin du XVIIIème siècle. Avez-vous fait des recherches sur cette période ?

Chacun de mes romans, qu’il soie historique ou régional, nécessite des recherches pour ancrer mes personnages dans leur époque, pour restituer les mœurs, l’économie, la société, l’environnement. Je travaille cette phase en « papier-crayon », j’ai de nombreux cahiers… C’est la phase de collection des matériaux, tout ne me servira pas forcément mais je suis en immersion. Les personnages se dessinent au fur et à mesure. Je me glisse dans leur peau, ou bien ce sont eux qui prennent place dans ma tête !

La Femme du Maitre Tailleur a nécessité de nombreuses recherches en amont et aussi au fur et à mesure de l’écriture pour m’assurer de rester dans l’époque et aussi pour traiter les nombreuses situations du quotidien. Par exemple les vêtements, la nourriture, les transports, l’habitat, les lieux, l’organisation sociale (dont celle des corporations) etc… J’avais besoin de vivre avec Mathilde, mon personnage principal ; d’être elle.

En quoi votre roman peut-il être lu comme une satire du monde contemporain, dont les travers se liraient au travers de ceux que vous dénoncez pour le 18ème siècle ?

Une satire du monde contemporain ? Pourquoi pas : à mon sens, quelle que soit l’époque, les sentiments, les travers et les besoins humains sont immuables. Les règles sociales évoluent, mais une jeune femme comme Mathilde traverse les siècles. Qu’en pensez-vous ?

Bien sûr, c’est un point de vue intéressant ! D’autant plus qu’il y a aussi une histoire d’amour qui fournit le fil du roman, contrariée par des épisodes violents. Entre romance et passages noirs, roman historique et littérature à portée générale, les frontières entre les genres n’existent-elles que pour être dépassées ?

De tout temps et en tous lieux, les frontières entre l’amour, la violence, la joie, le doute, le bien, le mal sont minces… nous en avons la preuve chaque jour. C’est l’essence de la vie. Aussi dans la littérature les genres se mêlent naturellement. Enfin, c’est ma vision.

Comment avez-vous rencontré votre éditeur ?

Mon éditeur ? La naïveté, la chance du débutant ! Avec mon premier ouvrage Le Secret des Jeanne, j’ignorais tout du monde de l’édition : à compte d’auteur, d’éditeur, participatif, autoédition, etc…  J’ai fait « mon marché » sur le net ! J’ai écarté d’emblée ceux qui réclament des sommes faramineuses (ce ne sont pas des éditeurs mais des prestataires de service) et envoyé un peu au hasard je l’avoue. City a répondu favorablement et l’aventure a commencé.

Qu’apportent un éditeur et une maison d’édition par rapport à l’auto-édition ?

Qu’apporte l’éditeur ? Tout dépend du but poursuivi. Personnellement, il me simplifie la vie en s’occupant de tout. Bien sûr, je ne maitrise pas la date sortie et encore moins les délais de réponse. L’éditeur rend un auteur plus visible chez les professionnels du livre. Je m’investis le plus possible dans la communication, avoir un éditeur quel qu’il soit n’exempte pas l’auteur de porter son ouvrage.

J’admire les auteurs qui s’autoéditent, ce sont des auto-entrepreneurs qui doivent maitriser toute la chaine de production, la communication, la distribution, la gestion etc. Je leur dis Bravo.

Comment faites-vous pour être un peu moins inconnue ?

Pour être moins inconnue, j’utilise les médias avec les réseaux sociaux, j’ai sollicité des chroniqueuses qui ont accepté mes premiers ouvrages et me suivent. Je ne les remercierai jamais assez, sans elles, sans les lecteurs, nos ouvrages resteraient invisibles.

Avez-vous un autre livre en tête, un autre projet d’écriture ?

Les projets, ils sont nombreux ! Je suis assez prolifique. Le tome 3 de La femme du tailleur : LE COUP DU SORT est disponible en librairie depuis le 15 novembre. J’ai signé un contrat pour un roman, dont l’action se déroule dans le Paris assiégé de 1870, il devrait sortir courant 2024. Un autre a été sélectionné pour le grand prix Femme actuelle ! Et trois autres sont en attente le lecture…. Un nouveau est en chantier !

Merci pour cet interview et aux lectrices et lecteurs pour leur accompagnement, si certaines souhaitent chroniquer le Tome 2 : LE MAUVAIS ŒIL et le Tome 3 : LE COUP DU SORT, c’est avec plaisir que je leur adresserai les ebook.

Pour suivre l’actualité de Michelle Mazoué,  rendez-vous sur :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Retour en haut