Interview : A.D. Martel

Interview :
A.D. Martel

Pour introduire l’interview, pouvez-vous dire deux mots sur la manière dont vous avez connu le prix, décidé de candidater, et réagi lorsque vous avez su que vous étiez sélectionnée ?

J’ai connu ce prix il y a quelques années, à mes débuts en autoédition, grâce à instagram. Bien sûr, quand j’ai appris que l’un de mes romans était sélectionné, j’étais très contente !

Après Les perles de l’Enéark, sélectionné dans la catégorie Imaginaire en 2022, et Je vais choper mon boss, sélectionné dans la catégorie Romance en 2023, vous êtes de nouveau sélectionnée dans la catégorie Romance avec Je vais décoincer mon boss. Vous nous avez raconté votre besoin d’écrire vos propres histoires après une enfance passée à dévaliser la bibliothèque municipale. Où en êtes-vous aujourd’hui ?

Aujourd’hui, je ne dévalise plus la bibliothèque municipale, mais je continue à écrire les histoires que j’adore. Les personnages s’imposent d’eux-mêmes et j’aime énormément les travailler. Sung-Jae, le personnage masculin principal dans Je vais décoincer mon boss existait déjà (en rôle secondaire). Les lectrices ont monté une pétition pour qu’il ait sa propre histoire. J’ai résisté longtemps, mais j’ai finalement craqué ! J’ai donc réuni tout ce que j’aimais : slow burn, K-drama (S.J. a des origines coréennes), thèmes qu’on ne voit pas souvent abordés et émotions fortes ! Ajouter à cela une héroïne qui adore la culture japonaise (je plaide coupable, j’affectionne les Made in Asia et autres évènements du genre), pouf, le roman est là !

Bien sûr, je ne m’arrête pas à ce roman. Je continue à publier les histoires qui me portent, quels que soient les genres littéraires. Steampunk, fantasy, dystopie, comédie romantique, roman historique… Rien ne m’arrête ! (sauf peut-être l’horreur vu que je suis une trouillarde de nature ^^). Ne plus écrire serait une torture, alors je laisse la plume m’emporter !

Ne dévoilons rien, mais disons que la romance entre les personnages principaux est originale et les thèmes abordés (notamment en matière de sexualité) sont méconnus. Est-ce que cela vous tient à cœur d’amener cette diversité dans vos romances ?

Merci. Oui, cela me tient vraiment à cœur de montrer qu’il n’existe pas qu’une normalité dans les relations de couple. Chaque individu est différent. Il est difficile d’en dire plus sans spoiler, mais c’était important pour moi d’aborder certains thèmes dans ce roman (toujours en faisant des recherches et en rassemblant des témoignages).

Votre roman est le troisième d’une série construite autour d’Electronic Dreams, une entreprise très contemporaine, avec des personnages très ancrés dans des problématiques de notre temps, entre préoccupations environnementales et diversité. Comment le roman permet-il de nous aider à comprendre le monde ?

Chaque auteur a sa façon d’écrire, ses thèmes de prédilection. Pour moi, un roman doit, en plus de provoquer une vive émotion, pousser à réfléchir sur nous ou sur notre société. C’est un devoir que je me suis fixé et il n’y a pas de plus beau cadeau que lorsqu’un lecteur m’écrit pour me dire que le roman l’a fait réfléchir ou lui a fait du bien ! Ce n’est bien sûr que mon point de vue, mais je crois que la littérature est capable d’influencer les mentalités. Ainsi je n’hésite pas à aborder des thèmes comme le droit d’une femme à ne pas vouloir d’enfants (Les Larmes de Saël), le harcèlement sexuel mais du côté masculin (Je vais buter mon boss), etc. Parfois, il suffit juste de proposer d’autres points de vue pour ouvrir l’esprit.

Votre roman est très dense, plein de péripéties et de rebondissements. On se demande comment vous organisez votre écriture pour vous y retrouver !

En ce qui concerne la densité du roman… Je plaide coupable ! En tant que lectrice, j’aime lire des pavés. Néanmoins, il est important que le lecteur ne s’ennuie jamais et c’est là qu’interviennent les rebondissements et le suspens. Proposer un roman court ne correspondrait pas à mon style d’écriture, tout simplement parce que j’aime développer mes personnages au maximum. Je veux qu’à la fin de mon histoire, les lecteurs quittent des amis, des individus auxquels ils se sont profondément attachés. La construction est donc longue, mais ô combien passionnante !

Illustration de l'écriture d'un livre

Vous êtes passée par des maisons d’édition. Comment êtes-vous venue à l’auto-édition ?

En 2019, quand j’ai décidé de publier mon premier roman, le choix de l’autoédition s’est imposé de lui-même. Mon objectif : vivre de ma plume en un an. J’ai alors continué de publier et au bout de cette fameuse année de « test », le contrat était rempli ! Je voulais absolument réaliser mon rêve, et j’ai eu la chance d’être soutenue dans cette fabuleuse aventure par mon mari et mon petit garçon.

Par la suite, des occasions se sont présentées en maison d’édition. Une soumission acceptée chez Scrinéo, un rachat de droits par J’ai Lu et une commande par Calmann-Levy. Avant cela, j’avais pu publier dans des recueils de nouvelles pour mieux découvrir le monde de l’édition traditionnel. Forcément, cela permet ensuite de mieux faire des choix.

En 2024, vous avez même déjà publié deux livres chez Calmann-Levy. Pouvez-vous nous en parler brièvement ? Quels sont les avantages d’être une autrice hybride ?

Cette dernière expérience chez Calmann-Levy, était fabuleuse ! L’équipe était au top, et j’ai pu participer aux différents processus de publication. Le roman a été mis en valeur dans de nombreux magasins… C’est un des avantages d’être autrice hybride : pouvoir disposer de la puissance de frappe des maisons d’édition en librairie et en grandes surfaces culturelles, ce que ne permet pas l’autoédition. En revanche, cette dernière permet une grande liberté dans le choix des histoires publiées et dans le processus même de l’édition, de la publication et de la communication. On touche également un autre public, qui achète moins dans les magasins physiques. Hélas, l’autoédition souffre encore d’apriori tenaces (manque de qualité, on ne publierait en autoédition que par absence de choix…). Du coup, avoir ne serait-ce qu’un livre publié en maison d’édition apporte une légitimité. On devient un « vrai auteur », car on a été « validé », ce qui est très malheureux à dire. Néanmoins, tant que les politiques ne changeront pas (en Belgique, mais je crois que c’est aussi le cas en France, je ne pouvais postuler à aucune bourse pour les écrivains sur base de publications en autoédition ; ou encore adhérer à des programmes d’écrivains en classe), ce sera dur de faire bouger les façons de penser.

Pour ma part, j’ai donc publié plusieurs ouvrages en maison d’édition. Le dernier, La Folle Destinée des Kerdelec, chez Calmann-Lévy est un ouvrage historique où on suit Sophie, jeune noble du XVIIIe siècle, qui doit prendre la place de son frère jumeau afin de retrouver un document qui sauverait sa famille de la ruine. Le problème, c’est que ce même acte est convoité par le comte de Carnac, qui est à la fois libertin et odieux. J’ai adoré écrire les répliques entre eux, sans compter les nombreuses aventures de Sophie.

Quels sont maintenant vos projets ?

Eh bien, j’ai décidé de publier un deuxième cycle à ma saga de fantasy : Le Secret du Faucon !  Si vous aimez le Moyen-Âge, les histoires d’amour inoubliables ainsi que les retournements de situation, vous y trouverez votre bonheur. De plus, j’ai une petite romance de Noël, écrite avec la super Marie Faucheux, qui arrive en ce début novembre : « Le Fils du Père Noël n’est pas un cadeau… mais moi non plus ! » Au programme : humour, émotions et magie de Noël !

Voici la 4e de couverture pour les curieux 😉 :

En vertu de l’article 24 du code des fêtes, toute personne qui tente de :

  • rester célibataire pour le réveillon
  • prendre son boulot trop au sérieux
  • échapper aux contraintes familiales
  • éviter les sapins, le gui et Mariah Carey

s’expose aux poursuites d’une horde d’angelots espiègles, d’une chouette acariâtre et de l’impitoyable magie de la Laponie.

Aïna Lovingstar, redoutable avocate interdite d’amour, aurait dû y réfléchir avant de prendre cet huissier de pacotille en grippe. Car elle sent bien que lui non plus n’est pas tout à fait humain.

Et pour cause…

Noé n’est autre que le digne héritier du père Noël !

Pour lui, c’est la honte absolue ! Qui voudrait ramoner des cheminées dans un costume ridicule, sérieux ? Noé est si proche de prouver à sa famille que ses pouvoirs loufoques sont plus utiles au service de la justice ! Mais voilà que cette maudite avocate complique tout.

Comment peut-elle être insensible à sa magie ? Insensible à tout le reste aussi, semble-t-il.

Pour survivre jusqu’au réveillon, ils n’auront cependant pas d’autre choix que de s’allier. À condition, bien sûr, de ne pas franchir une certaine limite…

En seront-ils capables ?

De quoi se délecter sous un plaid au coin du feu !

Et enfin, quelle serait ma plus belle récompense d’autrice ? Je crois que je l’ai déjà : des lecteurs qui comprennent mes livres et dont le cœur bat en harmonie avec ceux de mes personnages !

 

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