Interview : Valentine Maingault
Pour introduire l’interview, pouvez-vous dire deux mots sur la manière dont vous avez connu le prix, décidé de candidater, et réagi lorsque vous avez su que vous étiez sélectionnée ?
C’est évidemment une très très grande fierté d’avoir été sélectionnée ! J’ai découvert le prix via Instagram et j’ai adoré le nom. Je me suis dit que le Prix des « Auteurs Inconnus », c’était totalement pour moi. J’ai aussi décidé de candidater car je trouve toujours cela intéressant de participer à des prix. Cela permet de découvrir des auteurs, de se faire connaître et d’avoir un autre regard sur le roman. Aussi, j’ai bien aimé les critères de sélection pour faire partie des finalistes. C’est un peu comme si un panel de lecteurs avait vu mon livre en librairie et avait décidé de lui laisser sa chance… ou pas.
Le complexe du mollet est votre premier roman. Comment s’est fait le chemin qui vous a amenée à écrire pour être lue ?
Le chemin a été particulièrement long et l’écriture s’est faite en plusieurs étapes. Tout d’abord, j’ai toujours aimé écrire (je suis journaliste) et j’adore raconter des histoires avec humour. L’idée m’est venue car une amie évolue dans l’univers professionnel de Pénélope, et je l’ai toujours trouvé haut en couleur. Surtout, je suis une fan inconditionnelle de Sophie Kinsella et des romans du type « chicklit », et j’ai tendance à imaginer mille scénarios dans ma tête !
J’ai commencé à écrire ce texte il y a plus de sept ans. Je l’ai lâché, j’y suis revenue, je l’ai transformé, fait lire à des lectrices mais je n’allais pas plus loin. Il est resté très très longtemps coincé dans mon ordinateur. Alors que j’ai toujours rêvé d’écrire. Un jour, j’ai enfin réalisé que le seul moyen de pouvoir peut-être y arriver était de me lancer ! C’est con, mais c’est vrai. Alors, je me suis décidée à aller au bout, à l’envoyer à des maisons d’édition et à le publier quoi qu’il arrive. La naissance de ma première fille coïncide avec le moment où je m’y suis mise à fond. J’ai pris conscience que j’avais envie de me réaliser dans ce que j’aimais vraiment.
En fait, si j’écris c’est avant tout pour faire passer un bon moment aux gens. Si on me lit sur son transat, dans le train, ou au chaud sous un plaid après une mauvaise (ou bonne !) journée, j’ai tout gagné. Si je suis une parenthèse entre deux romans plus sérieux, ça me va très bien aussi :). J’ai envie de faire des romans drôles et bien écrits. Sans prétention, mais qui donnent le sourire !
Comment vous est venue l’idée de cette histoire ? On se demande forcément si ce sont vos mollets ou ceux d’une de vos connaissances qui sont en cause !
Il y a un certain nombre d’éléments autobiographiques dans l’histoire, dont les mollets en effet ! En réalité, ils n’étaient pas présents dans les premières versions mais lors d’un déjeuner avec un collègue, j’ai évoqué ce complexe en disant : « je suis complexée du mollet ». Et instantanément, j’ai trouvé que la formule était drôle et surprenante. Alors, j’ai rajouté ce trait à Pénélope. C’est devenu le fil rouge du livre. Et le titre est né. On me parle très souvent du titre, que ce soit lors des salons ou sur Instagram, alors je crois qu’il est plutôt réussi. « C’est quoi ça, Le complexe du mollet ??!! » ou « ah ben c’est pour Nathalie, elle déteste ses mollets ! », sont des phrases que j’ai souvent entendues. J’ai d’ailleurs pu constater que ce complexe était partagé par bon nombre d’entre nous !
Pour la partie romance, c’est vraiment ce que j’aime imaginer et lire / regarder. Et j’aime particulièrement écrire des dialogues pour transmettre les émotions aux lecteurs et donner vie aux personnages.
Pour les différents rebondissements, je me suis inspirée de ce que mes copines ou moi avons vécu. Et de ce que j’observe autour de moi.
Humour, rencontres, on est en plein dans le feel-good. Comment ce choix permet-il de toucher ses lecteurs et ses lectrices ?
Je ne sais pas si c’est un choix, c’est ma façon d’écrire. J’ai pas mal d’autodérision et j’aime bien qu’on se dise « mais oui, c’est vrai, c’est totalement ça », quand on lit. C’est une romance, mais réaliste ! J’avais envie que les gens se retrouvent dans les personnages ou que Pénélope fasse penser à un membre de son entourage, qu’on s’y attache. Au-delà de ça, on peut se retrouver dans des situations (ne pas boire d’alcool et être jugée, se retrouver témoin d’un mariage, les applications etc), c’est la vraie vie.
Et puis les rencontres amoureuses est un thème assez universel. Et je trouve que ce n’est pas si évident de créer une alchimie entre des personnages à l’écrit, de « tomber sous le charme » du héros masculin et c’est ce que j’avais envie de réussir à faire. C’est marrant parce que pas mal de chroniques sur le livre ont parlé d’un triangle amoureux alors que je ne l’avais pas vraiment vu comme ça. Au contraire, je n’avais pas spécialement envie qu’il y ait un « faux » suspense. Je voulais plus que ce soit : « on sait où on va et on est content d’y aller parce que ça nous fait du bien ».
Pénélope s’adresse directement au lecteur et donne envie de lui répondre. Pourquoi avez-vous fait ce choix ?
Encore une fois, ce n’est pas réellement un choix, mais ma façon d’écrire. C’est venu spontanément à l’écriture. J’écris comme ça. Je sais que cela peut dérouter mais ce livre est un journal de bord du quotidien, alors cette proximité m’a semblé naturelle. Je sais qu’il m’arrive de commenter un livre à haute voix, alors en interpellant le lecteur, c’était une façon de lancer la discussion. Ce n’est absolument pas comparable mais j’aime bien par exemple quand Fleabag (de la série du même nom) s’adresse à nous et brise le 4e mur. Ça ne me choque pas personnellement.
Comment êtes-vous venue à l’auto-édition ? Comment avez-vous choisi Librinova ?
J’ai soumis mon roman à pas mal de maisons d’édition classiques mais je n’ai rencontré que des refus. Je voulais malgré tout aller au bout de cette aventure, certainement pour terminer un chapitre et pouvoir en ouvrir d’autres par la suite donc j’ai opté pour l’auto-édition. Je savais que ce livre ne serait jamais vraiment terminé / abouti totalement, mais il fallait le publier pour avancer. Je ne me sentais pas de tout faire seule de À à Z sur Amazon ou de le vendre en passant par un imprimeur indépendant donc j’ai opté pour Librinova. Et en plus, j’ai eu beaucoup de chance : j’ai reçu ce beau cadeau pour la fête des mères !
J’ai notamment fait appel à leur service de relecture par un éditeur pour être sûre que cela valait le coup de publier le livre. Mon but n’était pas d’être lue à tout prix, c’était surtout que ça plaise aux gens. Les équipes de Librinova m’ont aidée sur la partie maquette et sur la publication évidemment. Et puis, je ne me retrouve pas avec une tonne d’exemplaires sur le dos à écouler. Les lecteurs commandent le livre sur le support de leur choix et je ne m’occupe pas du tout de l’impression.
Pour suivre l’actualité de Valentine Maingault, rendez-vous sur :