Vaincre à Rome. Sans aller jusqu’à dire que personne n’a aimé ce roman de Sylvain Coher, j’estime qu’il n’a pas été apprécié à sa juste valeur si je compare les notes et appréciations sur Babelio avec mon ressenti. J’ai adoré cette balade dans Rome en 1960, dans la foulée d’Abebe Bikila, premier athlète d’Afrique noire champion olympique, qui, pieds nus, entre symboliquement en vainqueur sur une via Appia éclairée par des soldats italiens brandissant des torches, s’imaginant « corne d’Afrique fichée en écharde dans la botte italienne ». L’écriture est tellement fluide, lyrique, aérienne comme la foulée du superbe Abebe Bikila, que j’ai fini ce livre aussi peu essoufflé que le coureur dont les efforts sont effacés par l’exploit, si fier d’avoir gagné « parce qu’un bon coureur est plus utile à son pays qu’un bon tirailleur ».