JC Staignier est en lice pour le Prix des Auteurs Inconnus, dans la catégorie « romance ». Lorsqu’elle a appris qu’elle était sélectionné pour le Prix, elle a réagit ainsi :
Je dois avouer que j’avais peu d’espoir. Les romans historiques, gloire des années 80 en littérature, avaient laissé place à d’autres genres sur le marché. Je ne connaissais pas les sélections des chroniqueurs et chroniqueuses et s’ils/elles n’appréciaient pas ou ne lisaient pas le genre historique, ça craignait, comme on dit. J’avais même hésité à l’envoyer pour cette raison. Donc, une belle surprise.
Voilà un commencement riche de sens. Vos rêves vous ont orientée vers la romance historique : est-ce que cela correspond justement à vos goûts de lectrice ? Pourquoi le choix de cette période : la connaissiez-vous déjà bien, ou vous êtes-vous documentée ?
Je suis une lectrice assidue de romans historiques et de l’histoire de France, en particulier l’époque du Roi Soleil. Pour ma saga, j’ai choisi l’époque médiévale. Une période que je connaissais peu, mais grâce à de nombreuses incursions en bibliothèque et à l’aide de Rose Morvan, auteure également de romans historiques, j’ai pu peaufiner en un an le premier tome écrit en quinze jours. Les heures consacrées aux recherches ont été plus nombreuses que celles consacrées à l’écriture.
La distance qu’introduit la transposition dans une autre époque me convient. Je ne lirai et n’écrirai jamais d’histoires vraies et tragiques, encore moins si elles concernent les enfants. Je suis une véritable éponge et je pourrais pleurer pendant des heures pour le malheur des autres.
Je suis une lectrice inconditionnelle des romans historiques de Juliette Benzoni (auteure de la série « Catherine », qui se passe à la fin du Moyen-Âge) et de Maurice Druon (l’inoubliable auteur de la saga des Rois Maudits). Pour les auteurs contemporains, je me sens proche de tous les auteurs qui croient encore à la solidarité littéraire. Romane Rose en est un bel exemple. Malgré le fait que nous écrivions toutes deux de l’historique, nous partageons avec le même entrain les sorties livresques de l’autre.
Le rêve dont je vous parlais plus haut était si violent, j’aurais même dû écrire « cauchemar », que j’en ai ressenti une sorte de révolte à mon réveil. Lorsque j’ai commencé à écrire la saga, mes recherches historiques médiévales m’ont ouvert les yeux et fait dresser les cheveux sur la condition de la femme à cette époque. Elle n’était rien d’autre qu’un meuble pour son époux.
Son sort passait entre les mains de son père, de son mari ou même du roi. Je voulais décrire une famille atypique, le père étant un noble qui éprouvait autant d’amour pour ses filles que pour ses fils. L’une des héroïnes va se battre tout au long de la saga pour prouver que les femmes méritaient leur place au sein de cette société.
Vous parlez de cauchemar. De fait, votre fiction historique est située dans une époque violente, qui impose une atmosphère et des scènes de violence qui peuvent surprendre. Pour autant, il s’agit bien d’une romance. Pourquoi ce choix, ne craignez-vous pas de heurter le public habitué à la romance ?
Dans ma jeunesse, j’ai lu énormément de romances historiques ; à mon âge, je ne voulais plus des clichés liés à ce genre. Lire un roman historique, c’est aussi découvrir l’histoire, la véritable histoire : je ne voulais pas déformer la réalité. Si c’est pour la contourner, autant écrire du contemporain.
L’éditrice de Something Else Éditions a donné une chance à cette saga même si elle ne rentrait pas dans les codes de la romance, cette romance qui est pourtant le signe distinctif de sa maison d’édition. Il y avait un risque pour moi à signer chez elle, et un risque pour elle en éditant cette saga, mais nous l’avons toutes deux pris en connaissance de cause et maintenant, la saga Le destin des cœurs perdus en est déjà à son quatrième tome, ce qui donne de la légitimité à ce positionnement.
Saviez-vous dès le départ quelle serait la fin du tome 1 et qu’il y aurait une suite, ou est-ce venu dans l’écriture ?
Vous avez parlé de votre maison d’édition, Something Else Editions. De miroir et d’amour est également édité, chez Gloriana Editions. Comment avez-vous rencontré vos éditeurs ? Qu’apportent un éditeur et une maison d’édition par rapport à l’auto-édition ?
Pour Something Else Éditions, j’ai rencontré mon éditrice à la suite de l’envoi de mon roman par une amie, la responsable de la Voie de Calliopé, Emma. Il faut savoir que le livre Les Damoiselles devait déjà être publié dans une autre petite maison, mais elle a fermé quelques semaines avant sa parution. Emma connaissait l’éditrice de Something Else Editions et lui a demandé si elle serait intéressée de le publier. Pour Gloriana Éditions, Julie-Anne B. et moi (car il s’agit d’un quatre mains), nous avions répondu à un appel à textes et notre romance a été sélectionnée.
J’ignore tout du système de l’auto-édition. Je désirais publier chez des éditeurs, car je ne me sentais pas capable de m’occuper des mises en page, couvertures, etc. Signer dans une petite maison d’édition n’est pas de tout repos ni pour eux ni pour nous. La publicité retombe souvent sur nos frêles épaules pour nous faire connaître. Nous courons après le temps.
Something Else Éditions participe à beaucoup de salons du livre. L’un des meilleurs moyens pour rencontrer les lecteurs.
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