Marjorie Levasseur est l’auteur du roman Te revoir à Penn Avel, concourant dans la catégorie Romance.
Vous avez remporté le Prix 2017 avec “Ces oiseaux qu’on met en cage”. Quel changement le prix vous a-t-il apporté, que ce soit dans votre manière d’écrire, vos habitudes ? Comment cela s’est traduit par rapport à votre lectorat ? On veut en savoir plus !
Dans ma manière d’écrire ? Aucun. Je n’ai pas changé de style, n’ai pas pris la grosse tête. C’est toujours la vie, dans ce qu’elle a de plus beau ou de plus laid qui m’inspire. Avoir ajouté un bandeau concernant le prix m’a sans doute fait gagner quelques lecteurs supplémentaires dans les semaines qui ont suivi à n’en pas douter, mais mon livre étant paru en juin 2017 et ayant été déclaré lauréat en août 2018, il m’est difficile de mesurer l’effet véritable.
En revanche, cela m’a beaucoup apporté personnellement. C’est une certaine reconnaissance pour l’auteure que je suis. Ce fut mon premier prix, donc une grande fierté !
On sent votre attachement à mettre par écrit, certains maux, notamment l’addiction, les problèmes familiaux. Cela semble vous tenir à cœur de décrire des sujets forts, comme une résonance à un vécu. Pensez-vous qu’un auteur puisse exorciser ses peurs, ses angoisses à travers sa plume ?
Il est vrai que certains thèmes me parlent plus que d’autres. Cela n’a pas forcément un rapport avec mon vécu personnel, mais la vie regorge de sujets forts et je trouve intéressant de les aborder dans une fiction. Ce sont des thèmes qui m’émeuvent parce qu’ils touchent à l’humain.
Je pense qu’effectivement l’écriture peut avoir un effet cathartique pour certains auteurs. Me concernant, j’écris parce que j’aime raconter des histoires de vie qui peuvent parler à n’importe quel lecteur, des histoires que chacun de nous pourrait vivre.
Les personnages sont attachants et très vivants, même les pires ont de l’humanité en eux. Comment se sont-ils imposés à vous ? Certains sont-ils des références personnelles ? Des connaissances ?
Mes personnages existent avant même que l’histoire ne se profile. En fait, ce sont les personnages qui font l’histoire, ils en sont le ciment. Je travaille toujours les personnages, leur vécu, les événements marquants de leur existence, avant de creuser plus avant l’intrigue… tout en ayant bien entendu une idée de celle-ci en tête.
Certains traits de caractère peuvent appartenir à des gens que je connais, mais de façon générale, ils sont tout droit sortis de mon imagination. J’essaie de faire en sorte qu’ils soient le plus réalistes possible, qu’on puisse se dire qu’on pourrait sans problème les rencontrer dans la vraie vie, peut-être est-ce pour cela qu’ils paraissent si… humains.
Pourquoi avoir fait le choix de trois points de vue différents ?
Je m’en suis tenue à deux perspectives, celle de Pauline et celle de Tiburce, le point de vue de Louis n’étant pas traité directement à la première personne. C’est le premier roman pour lequel j’ai utilisé la narration à la première personne, parce que je le voulais plus intimiste. Cela m’a paru évident, il m’était plus facile, de cette façon, de rentrer dans la tête des personnages, d’éprouver leur ressenti, comme si j’étais eux.
Il semble que votre conjoint ait réalisé la couverture de “Ces oiseaux qu’on met en cage”. Est-ce aussi le cas pour “Te revoir à Penn Avel” ? Pourquoi ce choix ?
C’est effectivement toujours mon conjoint qui réalise mes couvertures, d’abord parce ce que, même s’il ne travaille pas dans ce secteur aujourd’hui, il est infographiste de formation. Il est aussi un de mes premiers lecteurs et peut ainsi s’inspirer encore mieux de l’histoire, de l’ambiance pour la création. Il me connaît bien, sait ce qui va me plaire ou non, propose des choses et, ma fois, a aussi un joli coup de crayon, pourquoi faire appel à quelqu’un d’autre ?^^
Quels sont vos références en matière de littérature ?
J’aime lire des auteurs qui parlent de la vie. Plutôt que des références, je parlerais plutôt de coups de cœur littéraires. Cela va de Virginie Grimaldi à Jojo Moyès, en passant par Agnès Ledig, Françoise Bourdin, Janine Boissard ou Agnès Martin-Lugand… pour ne citer que des édités. Mais je me sens proche aussi des écrits d’auto-édités comme Anaïs W, Flo Renard, Lily B Francis, Sacha Stellie, Amélie B, Nina Jo, Lucie Renard, Erika Boyer, Ninon Amey… et bien d’autres !
Pourquoi avoir choisi l’Auto-édition ?
Pour confronter directement mes écrits aux lecteurs. Mais plus le temps passe et plus je me dis que finalement c’est l’auto-édition qui m’a choisie^^
Mais si l’on me proposait un jour d’être éditée, je réfléchirais sérieusement à la question, je reste ouverte.^^
Pourquoi avoir eu envie de retenter l’aventure du Prix des Auteurs Inconnus ?
Parce que je garde un très bon souvenir de ma première participation. Pas seulement parce que « Ces oiseaux qu’on met en cage » a été lauréat, même si cela fait bien plaisir. Je trouve que ce prix a été organisé avec sérieux du début jusqu’à la fin, les promesses de chroniques ont été tenues, il y a eu une vraie communication au long cours tout au long de sa durée. Le prix n’est pas resté dans l’ombre pendant plusieurs mois, les auteurs ont toujours été tenus au courant de l’avancée, les échanges par mail ont toujours été agréables…
Pourquoi retenter l’aventure ?! Hé bien dans ces circonstances… pourquoi pas ?!
Actuellement êtes-vous en train d’écrire un nouveau livre ? Dites-nous en plus sur la suite que vous envisagez en tant qu’auteur ?
J’attaque l’écriture de mon prochain roman très bientôt (le huitième). Là, tout est quasiment prêt pour la sortie de « Quoi qu’il advienne », la suite de « Quoi qu’il nous en coûte » paru en septembre dernier. J’ai hâte d’être au 2 février pour le faire découvrir aux lecteurs !
J’ai encore beaucoup d’histoires en tête, des projets, notamment la traduction anglophone de « Ces oiseaux qu’on met en cage » qui est actuellement en cours, de nouvelles rencontres avec les lecteurs, que ce soit en salons ou en dédicaces…
Enfin, finissons ensemble façon portrait chinois 😉
- Si vous étiez un titre de film, vous seriez ? Demain, tout commence
- Si vous étiez une couleur, vous seriez ? le rouge
- Si vous étiez un mot, vous seriez ? Persévérance