Les vieux contrebandiers
Christophe Rivé
À l’issue de la troisième guerre mondiale, au milieu du siècle prochain, une bande de vieillards fringants entre en résistance contre la malbouffe instaurée par l’ordre sanitaire, et cela malgré les menaces de répression.
« Un silence respectueux accompagna l’andouille, le fromage et le saucisson lorsqu’ils passèrent de nez en nez. Les yeux se fermaient à chaque inspiration. Ils humaient les vapeurs tels des tubards en sanatorium de montagne se remplissant les poumons de l’air pur des cimes.
— Ton fromage sent délicieusement la petite fille qui se néglige, dit Octave.
— L’andouille dégage une odeur délicate de merde et de tripes vivantes, un relent de pet de cassoulet, comme celle d’un doigt qu’on a promené dans des sillons mystérieux, rajouta Bernard.
— Y compris dans ceux qui ne nous appartiendraient pas, proposa Mireille, la seule femme autour de la tablée.
Tous les autres hochèrent profondément la tête en signe évident d’acquiescement. »
« Les vieux contrebandiers », une œuvre truculente, fantasque, succulente !