Aline Wheeler est l’auteur du roman de Neph et Shéa 1 : La Fuite, concourant dans la catégorie Imaginaire.
Comment vous est venue l’idée de votre roman ?
C’est un peu bateau et romantique ce que je vais répondre, mais l’idée m’est venue à partir d’un rêve. Nous sommes beaucoup dans ce cas.
Ce rêve racontait une scène précise (qui se déroule dans le tome 2, d’ailleurs) et je suis partie de ça pour extrapoler l’univers, l’histoire et une bonne partie des personnages. Certains de ces personnages sont, en réalité, des personnages de jeux de rôles que j’ai interprétés au cours de plusieurs parties.
Quelles sont vos références en matière de littérature ? Votre genre de lecture de prédilection ?
Mes références et mes genres de prédilections sont bien distincts pour moi, puisque je lis de tout et que je m’inspire de tout pour écrire.
En termes de références, je peux citer Henry Bauchau (dont l’Antigone me poursuivra jusqu’à la fin de mes jours), Jean Ray, Guy de Maupassant, Tolkien (évidemment…), J.K. Rowling, Sire Cédric, Charles Baudelaire, Paul Verlaine, Guillaume Apollinaire, Raymond Queneau, Prosper Mérimée, Théophile Gauthier (que son fantastique), Arthur C. Doyle, Georges Simenon et, tout récemment, Dany Laferrière. J’en oublie sûrement, mais ce sont les principaux qui me viennent à l’esprit.
Quant à mes genres de lecture de prédilection, je lis principalement de la fantasy, du polar/thriller et du fantastique (celui de Maupassant et compagnie).
Comment est venue cette passion de l’écriture ?
La passion de l’écriture vient de mon envie d’inventer et de raconter des histoires.
Ensuite, j’aime énormément manier la langue française. Je trouve que jouer avec elle est un art en soi. Du coup, j’ai mêlé ces deux plaisirs en choisissant d’écrire mes propres histoires.
Enfin, dans ma famille, on éprouve un amour profond pour les livres en général. Donc, fixer mes histoires sur du papier est une sorte de consécration personnelle pour moi.
Votre roman est auto-édité, parlez-nous des bons et mauvais côtés de ce mode d’édition.
Les bons côtés :
- Vu qu’on fait tout nous-mêmes, on a la mainmise sur tout : la couverture est faite selon ce que nous avons envie de rendre comme impression, nous gérons les délais…
- Il n’y a pas de confrontation constante avec un ‘supérieur’ : on n’est pas confronté-e au côté très humiliant des lettres de refus (on en reçoit déjà assez comme ça dans le monde du travail et, mine de rien, l’estime de soi en prend un sacré coup, c’est très dur à supporter au bout de plusieurs années de refus en boucle), il n’y a pas à revoir son texte pour des raisons commerciales (couper pour atteindre un nombre de pages pour coller au cahier des charges d’une collection [c’est plus courant qu’on ne le pense], changer des passages pour qu’ils collent mieux au lectorat et à l’image de l’éditeur, etc.)
- On a un suivi quasi immédiat des ventes.
- On est payé régulièrement (tous les mois ou tous les trimestres, ça dépend de la plateforme par laquelle on passe) et on sait à tout instant ce qu’on va gagner.
- On gagne plus aussi sur un livre auto-édité (pour ma part, je gagne 20% sur mes livres papier traditionnels [c’est-à-dire ceux qui ne sont pas adaptés aux dyslexiques]).
- On a la possibilité d’offrir plusieurs versions d’un même texte sans avoir à négocier avec quelqu’un d’autre (dans mon cas je pense aux versions dyslexiques de mes livres).
- On gère notre ‘image de marque’ d’auteur ou d’autrice.
- Le contact avec les lecteurs et les lectrices est beaucoup plus facile puisqu’il n’y a pas d’intermédiaire.
Les mauvais côtés :
- Comme on fait tout nous-mêmes, il faut soit apprendre les métiers dont on a besoin (parce qu’éditeur, maquettiste, illustrateur, correcteur… sont des métiers à part entière), soit avoir assez d’argent pour payer des prestataires (et l’argent ne tombe pas du ciel).
- Comme on est seul-e à la barre, on n’a pas toujours le recul nécessaire sur notre travail pour estimer sa qualité. Il faut donc en référer à des amis bienveillants qui n’ont pas toujours le temps non plus (ou les capacités).
- L’autoédition souffre beaucoup de préjugés en tout genre qui ferment pas mal de portes (comme celles de la plupart des librairies indépendantes [pour ne pas dire presque toutes les librairies indé] et des salons) et qui font jaser dans les dîners de famille.
- L’autoédition n’a pas non plus de statut juridique et fiscal bien défini, ce qui fait qu’il est difficile de savoir comment se positionner par rapport aux différentes réglementations qui entourent les cotisations sociales, les déclarations d’impôts, etc.
- Les livres auto-édités ne sont pas comptabilisés dans les comptes des ventes de livres annuels. Ce qui fait que les chiffres sont faussés puisqu’on ne comptabilise que les déclarations des éditeurs. On crie sur tous les toits que le livre va mal en France, que les ventes baissent, mais les ventes des auto-édités et des livres d’occasion ne sont pas prises en compte (mais ceci est un autre débat).
Quant à la promotion, à moins de s’appeler Nothomb ou Chattam, c’est à l’auteur ou à l’autrice de s’en charger, et ce, quel que soit le mode d’édition choisi.
Pouvez-vous nous parler de vos prochains projets d’écriture ?
Je suis actuellement en train de travailler sur le tome 3 de ma série Neph et Shéa, le 2 étant sorti en novembre dernier. Ensuite, j’enchaînerai sur l’écriture du 4e et dernier tome de la série.
Après, je ne sais pas encore. Je compte exploiter l’univers dans lequel se déroule l’histoire de La Fuite (Tell’Andra) pour beaucoup d’autres récits et à plusieurs autres époques. Je ne manque pas d’histoires à raconter, juste de temps pour les écrire. J’ai également d’autres projets de roman dans un autre univers (une uchronie steampunk, notamment) et des projets de nouvelles, toujours à Tell’Andra, en revanche.
Je travaille aussi sur plusieurs guides/essais en rapport avec l’écriture et la Fantasy.
Comment avez-vous connu le prix des auteurs inconnus ? Qu’est-ce qui vous a donné envie d’y participer ?
J’avais croisé une publication sur Facebook qui parlait du prix. Mais comme je n’ai pas beaucoup de confiance en moi, je me suis dit que je n’avais aucune chance et je n’ai pas poussé plus loin l’investigation.
Ce n’est que quelques semaines plus tard qu’une abonnée de mon blog Monde Fantasy m’a envoyé un mail après avoir lu mon livre. Elle avait beaucoup aimé sa lecture et m’a reparlé du prix en m’encourageant à y participer. Et si elle passe par là, je la remercie encore une fois. Sans elle, je ne serais pas en train d’écrire ces lignes et d’avoir le cœur qui bondit de joie chaque fois que je lis une nouvelle chronique.
Que diriez-vous à des lecteurs, pour leur donner envie de vous lire ?
Que mon bouquin est trop bien et que c’est pas moi qui le dis ?…
Plus sérieusement, je conseille mon roman à toutes les personnes qui aiment la fantasy « à l’ancienne » avec un univers fourni, quelques originalités par-ci par-là et de l’humour (même si mon roman n’est pas de la light fantasy).